Screen Shot 2017-01-21 at 7.27.21 PM.png

Bienvenue!

Fondé en 2005, DigitLife Magazine est un site dédié à l'image et aux technologies numériques. Photographie, univers Apple, solutions mobile,... nos rédacteurs portent un regard "sans contraintes" sur les technologies et les images qu'elles permettent de créer. Bon voyage!

Fujifilm X-Pro3… je t’aime, moi non plus!

Fujifilm X-Pro3… je t’aime, moi non plus!

Les boitiers Fujifilm de la série X-Pro ont toujours suscité un enthousiasme particulièrement chaleureux par les aspects minimalistes de leurs usages et du rendu photographique si particulier qu’ils délivrent.

Le Fujifilm X-Pro3 ne déroge pas à ces qualités, mais il est certainement le boitier photographique le plus controversé du constructeur nippon. Ses avancées technologiques vont dans le sens du plaisir de la prise de vue. Son aspect rétro, traditionnel, discret, rassurant, le destine à la photographie documentaire, journalistique, sociologique et de la rue.

L’objet de la discorde et de la controverse tient à l’écran arrière, fermé, pour célébrer la pure essence de la photographie, « Pure Photography », selon le marketing et les éléments de langage de la société Fujifilm. Boitier prodige ou boitier issu d’un brainstorming accompagné de champignons hallucinogènes et de musiques colorgiques…

Bref, dans un temps imparti, trop court de quelques jours, j’ai examiné, scruté, manipulé le boitier et les menus. J’ai évidemment pris des photos, j’ai parcouru la documentation du Fuji X-Pro3 pour tenter d’apporter une ou plusieurs réponses de cette boite à image aussi attachante qu’elle surprend de ses contradictions face au concept de la « Pure Photography ».

Le boitier Fujifilm X-Pro3

Si le Fuji X-Pro2 était, et demeure toujours un produit exceptionnel, le X-Pro3 apporte des changements qui affectent, principalement, le confort de la visée, de nouveaux réglages photographiques, d’une nouvelle simulation de film « Négatif Classique », d’un écran arrière plus confortable, quand celui-ci est ouvert (sic).

Boitier en titane avec une option Duractec

Le châssis du X-Pro3 est un alliage de magnésium qui assure robustesse et rigidité. Quant au capot, c’est du titane qui promet une plus grande protection des rayures et de la corrosion.

Une version Premium du X-Pro3 « DR Noir » et « DR Argent » est proposée pour encore plus de résistance, de dureté et d’esthétique. C’est un traitement de surface, de la technologie Duractec, qui en assure ces qualités, moyennant un surplus de 200€ au prix de base de 1899€. La version « DR Argent » est flatteuse au regard.

Si, malheureusement, le boitier n’est pas stabilisé, le Fuji X-Pro3 est tropicalisé avec 60 points de joints anti-ruissellement et une résistance au froid jusqu’à -10°C.

Une visée hybride confortable, précise et innovante.

L’amélioration de la visée est l’un des apports les plus significatifs de ce nouveau Fujifilm X-Pro3. Elle est agrémentée d’une nouvelle dalle OLED de 3,69 millions de points, avec un grossissement plus important (0,52x contre 0,36x sur le X-Pro2). Une visée plus fine, plus réactive avec un rafraîchissement à 100 Hz.

Une simple action sur un levier, pour la bascule du mode de visée optique(OVF) à celui de la visée électronique (EVF). Le mode OVF pour suivre un sujet en continu au-delà du cadre, et une mode EVF pour un contrôle total des paramètres de la prise de vue.

Le viseur du X-Pro3 est aussi agréable, voire meilleur, que celui du Leica CL. Un mode « Boost » contribue à diminuer significativement l’effet de rémanence pour la perception d’une image plus fluide.

L’option « Viseur sport », dans les réglages, offre un agrandissement plus important de la visée numérique. Concrètement, vous avez accès au hors champ de la focale utilisée.

La visée optique du X-Pro3 est plus à l’aise avec les focales supérieures au 23 mm (35 mm au format 24x36), c’est un léger retour en arrière par rapport au X-Pro2.

Grace à ce confort, l’usage d’optiques manuelles est particulièrement agréable et rapide. Fujifilm a ajouté une nouvelle fonction de mise au point par microprisme, comme à l’époque de l’argentique, du siècle dernier!

Performances du Fuji X-Pro3

Au-delà du design, Fujifilm a amélioré les performances de son nouveau boitier. Les algorithmes qui servent à la sensibilité de l’autofocus permettent des performances en très faible éclairage jusqu’à -6 IL, soit une « lumière » proche de l’obscurité totale!

Le capteur du X-Pro3 est un « X-TransTM 2 CMOS 4 » rétroéclairé de 26,1 mégapixels et son processeur d’image ultra rapide « X-Processor 4 ». La même base technologique que celui le X-T3 ou X-T30.

Le X-Pro3 intègre une fonction de limitation de la plage d’autofocus, appelé « Limiteur Plage AF ». Deux valeurs préréglées sont accessibles. Il est également possible d’utiliser la bague de mise au point pour spécifier la plage d’autofocus choisie. Malheureusement, cette option n’a rien de comparable à ce propose le boitier Ricoh GRIII, dans lequel vous configurez des plages de zones de focusing ou d’hyperfocales et dont l’action est immédiate, sans la moindre latence. Cette fonction au sein du X-Pro3 ne m’est pas apparue claire et peu fonctionnelle; peut-être n’ai-je pas utilisé correctement cette fonction, qui me parait être une opportunité technique pour la photographie de rue.

La qualité d’image issue d’une histoire 85 ans de Fujifilm.

Fujifilm n’est pas juste un simple constructeur de boitiers à produire des images; c’était, dans une autre époque, un des plus célèbres fabricants de pellicules photographiques dont les plus connus sont: la Provia, la Velvia et la Pro 160 NS, célébrées et utilisées par les photographes du monde entier depuis des générations. L’idée géniale de Fujifilm est de reproduire au sein de ses boitiers, la simulation parfaite de ces films argentiques aux caractéristiques colorimétriques si particulières et aux photographes de les personnaliser.

Le Fuji X-Pro3 innove avec un nouveau rendu de film: le « Négatif Classique » qui reproduit le comportement d’une pellicule négative couleur que l’on adoptera pour les photos des scènes de la vie quotidienne. Les couleurs, contrôlées précisément à chaque niveau de luminosité, créent un contraste chromatique subtil qui amplifie la définition de l’image. Mais attention, si le rendu du « Classic Négative » est flatteur, il offre des rendus totalement désastreux lorsqu’il est mal utilisé notamment quand la luminosité est trop faible et la lumière trop froide.

Rue Sainte-Catherine, Bordeaux, février 2020. Fuji X-Pro3, Fujinon 23 mm F2, ASA 3200 - 1/280 s - F3.6

La fonction d’Ajustement Monochrome pour choisir une tonalité monochrome chaude ou froide devient : « Couleur Monochrome ». Le X-Pro3 permet ainsi de choisir une dominante colorée sur un diagramme orienté selon les axes « jaune / bleu » et « magenta / vert ».

D’autres nouveaux réglages sont à disposition sur le X-Pro3 afin de régler au mieux les exigences photographiques de chacun comme le paramètre de « Clarté » de l’image, les effets de la granularité argentique, les effets de « Couleur Chrome » ou « Couleur Chrome Bleu ».

Avec la maitrise technique de tous les paramètres, de leurs réglages et de la culture d’image, il est envisageable de créer une véritable signature photographique de vos clichés. Une force méconnu des boitiers Fujifilm où les photographes restent trop figés sur la simulation basique des films ?

Rue Sainte-Catherine, Bordeaux, février 2020. Fuji X-Pro3, Fujinon 23 mm F2, ASA 2500 - 1/400 s - F6.4

Une ergonomie superbe au service de la pureté photographique.

Je reprends volontairement le titre du dossier de Presse du X-Pro3 où Fujifilm prône le nouvel écran arrière comme l’aboutissement ultime d’une réflexion volontairement minimaliste de la pratique photographique. Une réunion qui aurait réuni tout ou partie des ambassadeurs Fuji pour réfléchir sur un boitier repensé quant à son usage et sa philosophie. Une démarche audacieuse qui a pour résultat un écran primaire fermé et un mini écran secondaire. Vous lirez en conclusion ce que je pense de cet écran « fermé » dont le but serait de se consacrer uniquement à la prise de vue.

En ce qui concerne l’ergonomie du Fuji X-Pro3, il y a « gagné » en restriction. Fujifilm abandonne le D-Pad, il perd quatre boutons de fonctions personnalisables… comme quoi le concept de cette fameuse « pureté photographique » me laisse perplexe et dubitatif!

Le Fujifilm X-Pro3 dans la pratique.

C’est la fleur au fusil que je suis parti avec le Fuji X-Pro3, armé d’une expérience du X-Pro2 , mentalement « positif » malgré le concept de cet écran fermé. J’emportais un 23, un 35 et un 90 Fujinon ainsi que deux optiques Leica M de 35 et 50 mm Summicron.

Si je suis ouvert au concept de la pure essence de la photographie ou la pureté photographique, inspirée par le marketing Fujifilm, il fallait, toutefois, prendre mes marques et réglages pour la photographie de rue. Une pratique qui réclame attention et rapidité. Pour cela, il faut changer rapidement le réglage de l’appareil quand la situation s’improvise. Au bout de quelques essais, je m’aperçois que trois boutons de personnalisation sont insuffisants et m’obligent à ouvrir fréquemment l’écran pour accéder aux menus et chercher la ou les fonctions nécessaires. Mais, peu importe, je m’adapte, je compense.

Bien évidemment, on s’adapte avec cet écran fermé, mais la frustration perdure au changement de réglages. Les boutons de fonctions requièrent une contextualisation visuelle sur l’écran afin de choisir le paramètre. En revanche, si je suis en mode manuel (type argentique), l’écran fermé ne me gêne absolument pas. Ce qui démontre parfaitement l’ambiguïté ergonomique dans laquelle Fujifilm s’est engagée. Si l’écran secondaire affiche astucieusement le film utilisé, il est regrettable que cet écran soit si peu lisible. Quant à réaliser des prises de vues au ras du sol, attention à l’écran secondaire qui risque de se rayer.

Les ingénieurs Fuji avaient la possibilité, dans l’écran de contrôle «Affichage des infos » , grâce à la fonction tactile, d’accéder aux détails de la configuration pour les modifier, à la manière du Leica Q2 et SL2 ou du Panasonic S1/S1R. Un principe aussi simple que génial, malheureusement absent sur ce boitier.

Fujifilm X-Pro 3 l Pourquoi le choisir ?
Je vous laisse voir et écouter l’avis de Dimitri Lazardeux. Il offre un point de vue posé et réfléchi sur le Fuji X-Pro3 qui diffère du mien pour la partie « écran » et de son usage.
Sa chaine YouTube.
Son Instagram.

Le non-sens ergonomique est à son paroxysme quand je souhaite faire une photographie au-dessus d’un groupe de personnes, l’écran est inutilisable… à moins de tenir le boitier à l’envers !

Pourquoi ne pas avoir utilisé un écran arrière sur rotule comme le Fuji X-T3 ou celui plus classique, mais pivotant du Fuji X-100V. Des questions sans réponse!!

Ergonomie tortueuse pour la correction d’exposition extrême jusqu’à ± 5 IL. Il faut, dans un premier temps, positionner la molette en position C puis, dans un second temps, utiliser la molette située devant le boitier.

Quand on met de côté les points négatifs du Fuji X-Pro3, il se révèle très agréable à l’usage, en visée numérique ou avec l’écran ouvert à hauteur de poitrine pour la photographie de rue. L’autofocus est sensiblement plus réactif, notamment lorsque la luminosité est faible. La détection de visage s’est montrée significativement plus efficace que le Fuji X-Pro2.

Les résultats photographiques sont tout simplement superlatifs; ils sont à la hauteur du savoir-faire Fujifilm, avec cette patte très particulière que l’on retrouve dans chaque image. Le travail de postproduction est réduit par la qualité native des photos. Quant à faire une comparaison des photos prises avec un X-Po2 ou X-Po3, les différences qualitatives ne sont pas significatives pour affirmer que le X-Pro3 serait meilleur.

Photos prises avec le Fujifilm X-Pro3

Voici une série de photographies prises avec le X-Pro3. J’ai systématiquement utilisé les simulations de films du boitier, sauf quelques-unes. Le traitement est réalisé dans Capture One 20 avec une correction, si nécessaire, de l’exposition, parfois du contraste, des hautes et basses lumières, un peu de texture dans quelques photos.

Malheureusement, je n’ai pas eu le temps de maitriser des fonctions de personnalisation des films qui auraient, certains, apporté plus de caractères personnels aux photos.

Tarifs et informations

Noir - 1899 € Noir Dura - 2099 € Argent Dura - 2099 €

Toutes les informations officielles du X-Pro3… sur le site Fujifilm France.

Ce que j’en pense.

Ma réflexion autour de ce Fuji X-Pro3 est compliquée, voire schizophrénique … Les avancées technologiques et son confort de la prise de vue font la différence au regard de son prédécesseur le X-Pro2. Les photographies sont, comme je l’écrivais plus, superlatives, le boitier est inspirant autant par son design que par la confiance qu’il inspire. Entre les mains, le Fuji X-Pro3 respire le plaisir photographique…

Certes, les menus sont, à mon gout, trop complexes malgré leurs logiques (quoique, formater la carte dans le menu utilisateur, il fallait oser ). Les réglages sont trop nombreux. Cette profusion de fonctions me semble contraire à la philosophie de la gamme X-Pro.

J’ai autant adoré ce X-Pro3 que je l’ai pesté… Il n’est pas impossible qu’il fasse partie de mon matériel photographique à côté du X-Pro2… À moins que le test du Fujifilm du X-100V puisse résoudre la discordance de ma pensée.

Pour conclure, le Fujifilm X-Pro3 est absolument génial… même avec son écran que je juge inadapté. Malgré cette réserve et critique, je recommande X-Pro3… à une condition: l’essayer plusieurs heures. Ainsi vous vous forgerez une opinion sur ce nouvel écran et de la nouvelle organisation des réglages qu’il occasionnera.

Le Fujifilm X-Pro3, une référence Digitlife Magazine

J’ai apprécié…

  • Les images superlatives.
  • Performances de l’autofocus.
  • Performance du suivi de visage.
  • Simulation « Classique Négatif ».
  • Qualité de la visée numérique.
  • Écran arrière (même limité).
  • Esthétique et discrétion du boitier.
  • Prise en main du boitier.
  • Plaisir que le boitier inspire.

J’ai moins aimé…

  • Trop de fonctions.
  • Des fonctions peu explicites.
  • Concept de l’écran arrière.
  • Limitations d’usage de l’écran.
  • Écran secondaire peu lisible.
  • Disparitions de boutons de fonctions.
  • Disparition du D-Pad.
  • L’application Fujifilm sur smartphone.

Rue Sainte-Catherine, Bordeaux, février 2020. Fuji X-Pro3, Fujinon 23 mm F2, ASA 1600 - 1/400 s - F2.5

LaCie Rugged SSD pro

LaCie Rugged SSD pro

Capture One Pro 20, une subtile évolution

Capture One Pro 20, une subtile évolution