J'écris cet article depuis l'un des meilleurs portables qui me soit passé entre les mains. Des cafés parisiens aux terrasses italiennes, en avion ou au fond d'un canapé, il ne m'a pas quitté durant plus d'un mois, et s'est véritablement fondu au milieu de mes affaires quotidiennes. Ce n'est pas un mince mot, car c'est pour moi toute la différence entre un portable dont on réfléchit à deux fois avant de l'emporter - trop lourd, batterie pas assez chargée, etc. - et une machine qui répond à toutes vos sollicitations sans que vous ne perceviez de réel frein...
Un petit tour d'horizon s'impose donc pour comprendre comment le nouveau portable 13" de la marque m'a conquis, là où le MacBook Air et le précédent MacBook 13" ne m'avaient jamais totalement satisfait.
L'indicateur de charge de la batterie disposé sur le flanc gauche du portable. Très pratique, je ne l'ai croisé que chez Apple et quelques portables Pro Dell inconnus du grand public.
Comme d'habitude, cliquez sur les images pour en avoir des versions plus grandes.
Le test du MacBook Pro 15" unibody réalisé en début d'année reste d'actualité en comparaison de son petit frère, mais cette nouvelle génération sortie mi juin apporte les aménagements qui manquaient pour parfaire le lot.
La construction en aluminium usiné à partir d'une unique pièce est très qualitative et respire la solidité. Une fois de plus, si les anciens MacBook Pro étaient déjà en alu, le passage à la technologie "unibody" a éliminé complètement les petites flexions qui pouvaient apparaître ponctuellement, et s'est surtout traduit pas des machines plus faciles à ouvrir pour en changer les composants. En l'occurrence, vous pourrez remplacer la mémoire ou le disque dur en dévissant simplement la plaque d'aluminium qui forme le dessous du portable. Là encore, j'apprécie toujours autant le design minimaliste des machines Apple, qui s'apparentent plus à des galets que l'on glisse au fond du sac. Mis à part le très cher Adamo de Dell, comment se fait-il que tous les portables aient des formes si torturées, avec des aérations à droite, à gauche, des protubérances sur la coque inférieure etc... En plus de l'aspect esthétique, les machines Apple me semblent plus confortables à poser sur les genoux ou à saisir d'un bord... sans plier!
A gauche du récepteur de télécommande se cache une diode qui n'apparaît que lorsque le portable est en veille. Détail quand tu nous tiens!
En continuant le tour du propriétaire, on constate sur le flanc gauche le retour du port Firewire 800 (comme quoi il est bon de râler de temps en temps!) et l'apparition d'un très pratique slot pour cartes SD et SDHC. Le format gagne chaque jour de nouveaux usages, des appareils photos compacts aux réflex d'entrée de gamme, en passant par les camescopes ou les téléphones mobiles (avec un adaptateur). Bref, un compagnon indispensable de la vie numérique, et je suis personnellement convaincu que les appareils photo professionnels finiront par y passer également, notamment si l'on considère le gain de place et l'écart de prix qui ne se résorbe pas, en faveur des cartes SD par rapport aux Compact Flash. L"indicateur de charge de la batterie est également toujours présent et bien accessible. Vraiment pratique.
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La connectique sur le côté gauche voit apparaître un très pratique lecteur de cartes SD et le retour du FireWire.
Le connecteur mini-display port pour relier un affichage externe finit par gagner du terrain, et l'on voit désormais apparaître des adaptateurs tiers, notamment pour exploiter une sortie HDMi par exemple. Snow Leopard gère d'ailleurs très bien les écrans HD des télévisions. La solution n'est donc pas mauvaise, et de toute façon les anciens portables Apple, avec leurs sorties numériques DVI déjà précurseur, ont toujours eu besoin d'adaptateurs pour se brancher aux projecteurs VGA dans le monde de l'entreprise... Du côté PC, on passe de plus en plus au HDMi, avec une limite de résolution qui interdit les écrans 30" malheureusement.
Le flanc droit abrite le graveur DVD et le loquet pour câble de sécurité
Le flanc droit abrite le graveur de DVD "slot in", solution que j'ai toujours préférée aux graveurs aux tiroirs fébriles qui n'inspirent pas la solidité... même si là encore, ils ne tombent pas nécessairement plus en panne que les modèles "slot in". Mais je vous rappelle que l'on joue sur les détails qui, accumulés, font une nette différence!L'avant ne laisse apparaître qu'un creux pour saisir l'écran et ouvrir la machine, ainsi qu'un récepteur infrarouge pour la télécommande optionnelle si vous êtes adepte de Front Row. C'est tout? Pas tout à fait: caché au milieu de l'aluminium perforé au laser, une petite diode apparaît et se met à "respirer" lorsque le MacBook Pro passe en veille. La classe se joue aussi dans les détails invisibles.
Le touchpad en verre occupe une place impressionnante sur le repose poignée... pour notre plus grand confort!
En ouvrant le MacBook Pro, on découvre tout d'abord son "touchpad" géant en verre. Pourquoi les autres constructeurs ne copient-ils pas le concept, tant c'est agréable au quotidien? A la réflexion, HP vient juste de le faire avec ses nouveaux portables Envy :) La surface en verre ne m'avait pas semblé être un avantage déterminant au moment du test du MacBook Pro 15". Après un mois avec le petit 13", le retour au touchpad plus rugueux de mon MacBook Pro "Santa Rosa" est sans appel: le confort est nettement supérieur sur le modèle en verre! On se fait finalement vite à l'absence de bouton, une fois que l'on a compris que l'on peut utiliser simultanément plusieurs doigts sur le touchpad pour cliquer et déplacer un objet par exemple. Bref, un vrai bonheur, à tel point que c'est le SEUL portable que j'ai utilisé sans souris externe jusqu'à présent sans le moindre regret. Les actions à plusieurs doigts (tourner les images, agrandir les pages web écrites trop petit, passer d'une application à l'autre) deviennent par ailleurs vite des réflexes que l'on a envie de reproduire sur les autres machines.
Le clavier, ici rétroéclairé par les fibres optiques. On ne s'en passe plus dans l'obscurité.
Mon jugement est légèrement plus nuancé sur le clavier. C'est un vrai progrès par rapport aux anciens MacBook Pro, le contraste des touches est très bon même en clair-obscur, ce qui n'était pas le cas des touches grises illuminées dans la pénombre. Le système de touches isolées les unes des autres (certains parlent de clavier en ilot) est également agréable, et la frappe est très douce, presque totalement silencieuse. Enfin le rétroéclairage est un régal, dont commencent enfin à profiter certains PC (Asus et Dell notamment) mais qui là encore devrait être généralisé plus vite tellement c'est appréciable! Le seul point faible selon moi serait paradoxalement un point fort sur les autres claviers: la structure unibody permet d'avoir un clavier très ferme, qui ne rebondit pas sous vos doigts. En soi cela est excellent, mais la course des touches étant assez courte, si vous appuyez trop fort dessus, notamment parce que vous passez d'un clavier plus ferme à celui-ci, vous risquez d'avoir mal aux doigts à la longue. Je ne parle pas de picottements mais de vrais symptômes sur le long terme. Allez-y doucement et tout ira bien!
Il est temps d'allumer la machine pour constater le progrès le plus significatif opéré depuis les anciens MacBook en ABS et même le premier modèle unibody: l'écran fait un bon qualitatif très sensible! Fini les couleurs délavées, l'éclairage peu uniforme du MacBook blanc, et les angles de vision trop étroit pour autoriser une quelconque fidélité des couleurs. Ici on est au niveau des meilleurs, et les tests poussés effectués par Rob GalBraith confirment mes dires: on peut enfin faire de la retouche photo sérieuse avec le modèle 13"! Mon plus grand frein à l'adoption d'un MacBook 13" vient de disparaître d'un coup. L'écran est certes toujours brillant, mais au quotidien la luminosité est suffisante pour pallier à toutes les situations. Et de toute façon, si vous retouchez vos photos en plein soleil ou avec une vitre dans le dos, vous n'obtiendrez jamais rien de bon, même avec un écran mat. Les modèles 15" et 17" disposent d'ailleurs d'une option matte (qui plait beaucoup à Thierry sur sa nouvelle machine), mais personnellement, je pense que je resterais en dalle brillante si j'en avais le choix. Le rendu plus flatteur est agréable au quotidien, et ne gène pas la retouche photo pour peu que vous ayez calibré votre écran.
La machine démarre vite. Avec son processeur à 2.53 GHz et ses 4 Go de mémoire vive, elle est prête à affronter toutes les taches courantes. C'est là selon moi toute la différence avec les machines light que l'on voit fleurir en ce moment (netbooks et portables fin CULV - Consumer Ultra Low Voltage). Là où ces dernières ne s'envisagent qu'en complément d'une machine principale plus puissante, le petit MacBook dispose d'une puissance suffisante pour toutes les tâches, dans un gabarit vraiment peu éloigné des netbooks 11 et 12". Entre avoir 1 ou 2 machines, mon choix est fait, je ne vais pas perdre de temps à segmenter mes tâches! D'ailleurs certains utilisent déjà le MacBook Air comme un netbook de luxe, ce que j'écrivais déjà à l'époque... Niveau performance, Mac OS X gérant très bien le multi-tâche, on ne constate pas de ralentissement au quotidien, même avec une dizaine d'applications ouvertes. Le seul vrai goulet d'étranglement est classiquement le disque dur, notamment après des sessions d'importation de photos qui le mobilisent fortement. Mis à part ça, des applications comme Aperture ou Lightroom tournent de manière tout à fait fluide. Je n'ai pas remarqué de gain significatif par rapport à mon MacBook Pro 15", mais si son processeur est plus ancien (2.2 GHz), sa carte graphique reste plus performante que la petite nVidia 9400M et le disque dur a également son rôle à jouer.
On se sent quand même un peu à l'étroit sur les affichages chargés d'Aperture (à gauche) et LightRoom (à droite). Un peu de ménage dans les palettes améliore grandement le confort.
Si l'on reste dans le cadre des applications graphiques aux multiples palettes et panneaux, on commence cependant à percevoir la limite de l'écran, dont la résolution plafonne à 1280x800 pixels. Autant c'est tout à fait suffisant en bureautique, loisir et internet, autant il faut développer une vrai "hygiène" pour exploiter les applications photo dans les meilleures conditions: n'ouvrir que les panneaux dont on a besoin dans LightRoom qui en est friand, ne pas hésiter à déplacer le HUD dans Aperture en mode plein écran pour voir les parties cachées de l'image, et faire disparaître automatiquement les vignettes dans les 2 cas. Ces principes acquis, aucun problème pour trier rapidement des lots importants de photos (près de 2000 en un mois quand même!), et corriger les meilleures d'entre elles. Si vous devez traiter toutes vos photos avec, offrez-vous cependant un bon écran externe 24", d'autant qu'ils sont devenus abordables (comptez 400-800 Euros pour un très bon modèle) ou bien envisagez sérieusement de passer au MacBook Pro 15", dont l'écran apporte un réel gain de confort.
En pleine retouche photo sous LightRoom 2.
Dernier point, et non des moindres, l'autonomie de la "bestiole" qui a tout simplement changé mes usages! Sur mon MacBook Pro, à la batterie certes vieillissante, je ne sors jamais sans le chargeur ou bien avoir vérifié que la batterie est bien pleine. Avec le MacBook Pro 13", il m'est arrivé de passer 2-3 jours et autant de sorties sans le recharger, l'autonomie étant suffisante pour décharger la moisson de photos quotidienne et surfer 1-2 heures sur Internet à chaque fois. Bref, sans avoir fait de test scientifique, on atteint sans problème 4 à 6 heures sans avoir à baisser la luminosité, couper le Wifi, etc! Une vraie performance donc, que l'on ne retrouve vraiment que sur les netbook - au détriment de la puissance, faut-il le rappeler - et certains portables souvent "pro" avec des batteries haute capacité qui dépassent et alourdissent la machine. Vu sous cet angle, le choix d'une batterie inamovible fait par Apple est totalement censé, et personnellement je l'attendais depuis la présentation du MacBook Pro 17" en début d'année.
Cela fait déjà un moment que j'utilise la machine. Un coup d'oeil à la jauge m'indique qu'elle va tenir encore un bon moment. Sur un portable, ça change tout...
Trop cher?</h1
Je ne tiens pas à alimenter l'éternel débat selon lequel les machines frappées de la pomme sont plus chères que leurs homologues PC. A l'heure où l'on trouve des portables 15" à 500 Euros, comment justifier cependant le prix du MacBook Pro 13"? Ne vous étonnez pas que les modèles entrée de gamme aient une autonomie réduite (je suis d'ailleurs sidéré que des revendeurs comme la Fnac, Darty et consorts ne communiquent absolument pas sur l'autonomie des portables qu'ils vendent...), une construction qui sans être mauvaise n'est pas comparable à la finition tout métal et verre d'Apple, ou encore une ergonomie moindre. Apple se positionne clairement sur le segment haut de gamme, et à y regarder de plus près, les prix pratiqués sont au niveau de la concurrence et même compétitifs selon le modèle considéré. Regardez du côté des Sony SR, Z et des HP Envy et on en reparle.
Le mot de la fin
Le test peut sembler dytirambique, mais je ne suis pas payé par Apple pour écrire ces mots! Je vois passer pas mal de portables entre mes mains chaque année, souvent haut de gamme, y compris PC, et c'est bien celui qui m'a semblé offrir l'ensemble le plus agréable et homogène. On trouvera toujours un portable plus pointu sur une caractéristique, mais aucun aussi complet sur l'ensemble des critères.Le soin apporté au matériel, complété par une plateforme logicielle plus que séduisante (OS X et iLife) font de ce petit MacBook Pro ma référence DigitLife 2009 sans la moindre hésitation. A vrai dire, si: j'ai un vrai dilemme pour choisir entre celui-ci et le nouveau modèle 15", mais c'est à chacun d'y répondre en fonction de ses besoins. Une chose est sûre, vous ne pouvez pas vous tromper. C'est déjà très bien non?
What's next?
La prochaine étape serait selon moi l'élimination du graveur DVD pour gagner encore en poids et compacité, et l'adoption d'une connection 3G+. A l'heure des suports dématérialisés, Apple pourrait bien rejouer le précurseur comme elle l'a déjà fait avec l'adoption de l'USB et du FireWire, d'autant que la plateforme iTunes est rôdée pour servir le contenu musical et vidéo (bientôt chez nous on espère). Je ne parle pas d'un MacBook Air, mais bien de ce même MacBook Pro, sans concessions de batterie, puissance ou connectique. On fait les paris et on se retrouve dans un an?
Jean-François - DigitLife