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Test du Macbook Pro 15" "unibody"

Tout semble avoir été dit, ou presque, sur les nouveaux Macbooks et Macbooks Pro récemment sortis. Apple nous a confié les 2 petits nouveaux afin de nous faire une opinion, notamment dans le cadre d'un usage photo. Cet article se concentre sur "le grand frère" de 15".

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Design extérieur

Le public a vite intégré le terme maison "unibody", pour désigner le nouveau procédé de fabrication des portables. Véritable révolution pour le petit Macbook, auparavant constitué d'une coque en plastique soutenue par une armature en magnésium (qui était néanmoins très solide!), il fait plus figure d'évolution sur le Macbook, qui avait déjà une robe d'aluminium bien rigide.

La nouvelle architecture est tout de même une vraie avancée pour l'accessibilité aux composants. Désormais, changer le disque dur est un jeu d'enfant, la mémoire presque autant. Auparavant, c'était un véritable parcours du combattant, qui en plus de casser votre garantie, mettait vos nerfs à rude épreuve. J'ai en effet récemment changé le disque dur de mon Macbook Pro "Santa Rosa", et l'opération a duré plus d'une heure, avec de multiples ergots fragiles, des scotchs,... Bref un enfer que ne vivront plus les possesseurs du nouveau Macbook Pro, et qui ramène Apple au niveau de la concurrence sur ce point essentiel.

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Dans le sens des aiguilles d'une montre: en noir, un Thinkpad R61, un Macbook Pro 15" Santa Rosa, un netbook Samsung NC10 et enfin le nouveau Macbook Pro 15" unibody

La nouvelle forme biseautée du Macbook Pro lui donne un apparence très fine, et l'on a gagné effectivement quelques dixièmes de millimètres sur la nouvelle génération... mais un châssis légèrement plus large que le précédent! Si on résume, c'est la deuxième fois qu'Apple fait augmenter la taille de son portable Pro (la première était lors du passage du Powerbook au Macbook Pro) pour une diagonale d'écran sensiblement identique. L'appareil a l'aspect d'un galet très dense, solide, et cette légère augmentation de taille permettra peut-être de loger un écran 16" dans le futur, qui sait...

Il faut reconnaître à Apple le sens du détail, jusque dans les moindres recoins, et c'est grâce à cela qu'on apprécie les machines et l'OS qui les accompagne. Ainsi par exemple, la façade semble n'avoir qu'un récepteur infrarouge pour la télécommande (optionnelle!). Elle cache en réalité une diode sous l'aluminium, qui ne devient visible que lorsque le portable passe en veille et se met à "respirer". De même, la partie inférieure du Macbook Pro est entièrement lisse, et les aérations sont invisibles, cachées dans la charnière de l'écran. Aucun autre portable sur le marché n'offre une telle simplicité des lignes, et l'on pourrait presque dire qu'on reconnaît un portable Apple en le regardant par en dessous!

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Les mêmes portables ouverts. On remarque immédiatement l'écran brillant du petit nouveau, mais une fois allumé tout va bien! Au passage, on rentre 2 petits Samsung dans le volume d'un portable 15"... mais ce n'est pas une machine polyvalente.

En faisant le tour du portable, on découvre, sur la tranche, l'indicateur de niveau de charge de la batterie. Plus accessible, il est aussi plus précis, et permet de savoir en un coup d'oeil si l'on part avec ou sans le chargeur! C'est une option relativement rare chez les autres constructeurs, qui apporte un vrai plus dans l'utilisation au quotidien du portable, même si ce n'est pas indispensable.

Dans le prolongement, on découvre la connectique, et une demi déception. Le Firewire est bien présent, contrairement au Macbook - même si, entre nous, ce n'est pas un drame sur ce dernier!, mais au format 800 uniquement, ce qui obligera à utiliser un câble 800 > 400 si vos périphériques sont à l'autre norme. Le génial port MagSafe répond bien évidemment présent, et vous évitera de renverser le portable si jamais vous vous prenez les pieds dans le fil. En revanche, l'abandon du connecteur DVI au profit d'un connecteur mini-DisplayPort qu'Apple est la seule à utiliser n'est pas des plus pratiques. Certes, des adaptateurs (eux aussi optionnels!) vous permettront de retrouver DVI et VGA, mais avoir au moins un port standard sur le portable aurait été quand même autrement plus pratique. Ceux qui enchaînent les présentations PowerPoint auront donc un accessoire de plus à emmener (mais de toute façon, Office Mac 2008 est tellement mauvais que les présentateurs au long cours sont soit sous Windows, soit on intérêt à passer à Keynote!).

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De haut en bas, et du plus fin au plus épais: le Macbook Pro "unibody", le Macbook Pro Santa Rosa, et le Thinkpad R61. L'aspect biseauté du nouveau accentue l'impression de finesse.

L'autre seule véritable concession du portable se situe en dessous. La batterie est en effet enchâssée sous la coque, ce qui élimine toute possibilité de passer à des batteries de plus haute capacité, sauf si un accessoiriste fournit une batterie et une coque adaptée, ce qui semble peu probable. Apple a toujours livré un type de batterie unique avec ses portables, mais cette nouvelle batterie a une capacité 20% plus faible que sa devancière, et les nouveaux composants, certes plus économes, ne masquent pas totalement cette perte comme nous le verrons plus loin.

Edit: on note que malgré une batterie plus petite, le Macbook Pro pèse le meme poids que la génération précédente, preuve que la combinaison du verre et de l'alu a rendu la machine encore plus dense. Malgré tout, le portable d'Apple est l'un des tout plus légers du marché parmi les 15". Chez la concurrence, il faut compter 2.7 kg à plus de 3 kg pour un portable de meme diagonale, alors qu'Apple maintient un poids de 2.5 kg depuis un moment, sans parler de la finesse!

Design intérieur

L'écran est désormais maintenu en place par des aimants et non plus par des crochets susceptibles de s'abîmer. La poignée est large et agréable. On découvre alors la nouvelle esthétique, en commençant par le fameux écran brillant. Pour couper court à toute polémique, je n'ai pas ressenti de gêne particulière lors de son utilisation, et ce n'est selon moi pas un défaut rédhibitoire! Certes, on peut percevoir des reflets si des sources lumineuses se trouvent dans votre dos, mais cela signifie justement que votre position n'est pas adaptée. Ecran mat ou brillant, il ne faut pas travailler avec une fenêtre ou une lampe dans le dos, et l'écran brillant du Macbook Pro a en effet tendance à accentuer le phénomène. Pour tout travail de retouche photo sérieux, on se mettra dans un environnement "neutre", avec des sources de lumière indirectes, notamment au plafond ou sur le bureau, derrière la machine. Dans ces conditions, l'écran du Macbook Pro est remarquable. La dalle employée par Apple est de très bonne qualité: couleurs fidèles, bon contraste, rétroéclairage puissant fourni par des leds qui réduisent d'autant la consommation de cet organe, qui est l'un des plus voraces du portable. Bien souvent, on peut rester à la moitié de la luminosité en conservant un très grand confort. Point notable, la dalle ne présente aucune granularité, et semble bien uniforme, alors que l'on ne peut pas en dire autant des portables moins perfectionnés (le cas des netbooks est un parfait exemple, avec pas mal de dalles simplement horribles, mais que les tests ne relèvent que rarement). Pour finir, l'écran est protégé par une dalle en verre, à l'instar de l'iMac. C'est plus qualitatif, très facile à nettoyer à l'aide d'un chiffon en microfibre, en revanche, je me pose des questions sur la durabilité de la chose en cas de chute. Je n'ai pas osé essayer! :-) Au passage, la charnière manque un peu de fermeté, l'écran pouvant se refermer si on incline trop le portable, alors que ce n'était pas le cas sur les anciens Macbooks Pro.

 

Edit -  Petit détail mineur: le clic sur le touchpad, que l'on obtient en appuyant sur la surface, et non en tapotant simplement dessus, émet un son très audible, et donc peu discret. J'aurais préféré ressentir le clic mais pas l'entendre...

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C'est en les regardant dessous qu'on reconnait les Mac! Pas d'aérations, d'étiquettes ou de trappes en tout genre, tout est "propre" avec des composants qui restent accessibles. Un vrai progrès par rapport au précédent Macbook Pro.

Le clavier passe au noir et adopte le design en "îlot" du Macbook (des touches plates, espacées plutôt que contiguës et biseautées). Personnellement, au-delà du design qui est une question de préférence, je trouve que c'est une avancée car on gagne en contraste par rapport aux précédentes touches argentées, notamment lorsque l'on est en ambiance clair-obscur, et que le rétroéclairage des touches se déclenche. Sur le précédent Macbook Pro, cela revenait à avoir des touches grises avec des inscriptions lumineuses grises, ici le contraste des lettres est conservé. Le toucher du clavier reste excellent, selon moi l'un des tout meilleurs du marché. Apple privilégie une frappe silencieuse, presque soyeuse. L'autre référence du marché serait à chercher du côté des Thinkpads, avec des touches plus en relief et un toucher plus tactile.

Juste en dessous, l'autre innovation, le touchpad. Je passe sur l'emploi du verre en guise de surface glissante. C'est certes très agréable, mais les précédents modèles l'étaient déjà, et c'est loin d'être un argument majeur. De même, la disparition du bouton m'a bien dérouté les premiers jours. J'ai vraiment failli écrire du mal de ce nouveau touchpad, avant de comprendre que l'on peut maintenir un doigt dessus tout en continuant à bouger l'autre. Ca parait anecdotique, mais c'est essentiel pour déplacer des fenêtres, faire des sélections sur les photos ou les fichiers, etc... Bref, une ois que l'on prend le coup de main, tout devient naturel, et le multitouch ajoute au confort d'utilisation, même s'il n'est pas encore répandu à toutes les applications.Si je devais résumer le touchpad, ses 2 vraies forces sont sa taille immense, sans équivalent sur le marché, et le défilement à deux doigts horizontal et vertical, déjà présent sur les anciens modèles. A côté de lui, le touchpad de mon Thinkpad R61 est vraiment minuscule, et le confort d'utilisation s'en ressent nettement. De même, les utilisateurs de Windows savent très bien que le défilement marche une fois sur deux, quand il n'est pas simplement inopérant sans qu'on sache pourquoi! Sous OSX, je n'ai jamais rencontré ce problème, et c'est un vrai plaisir de parcourir de longs documents ou des pages web d'un simple effleurement des doigts.

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Le nouveau clavier reste très agréable, et gagne en contraste par rapport au clavier argenté

Puissance et autonomie

Passé les changements de carrosserie, les composants internes, même s'ils adoptent la nouvelle architecture d'Intel, n'en sont pas révolutionnaires. La machine évolue ici dans la continuité, avec des puces légèrement plus puissantes. Le processeur de mon Macbook Pro avançait à 2.53 GHz, épaulé par 4 Go de mémoire vive. Le disque dur de 250 Go est juste dans la moyenne, mais on pourra en changer facilement plus tard pour un coût modique: autant donc le faire soi-même quand le besoin se fera sentir.

La carte graphique est un vrai dilemme. Apple laisse le choix le chipset intégré nVidia 9400M, ou la puissante puce 9600M épaulée par 512 Mo. Comme le changement ne se fait pas de manière dynamique - sur ce point, Windows fait mieux! -, on en vient à ne basculer que rarement de l'une à l'autre. Au niveau des performances, pour schématiser, la 9400M est moitié moins puissante que l'ancienne carte 8600M GT qui équipait les Macbook Pro de la génération précédente Santa Rosa. La 9600M procure pour sa part un gain d'environ 20 à 30%.

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L'indicateur de charge de la batterie, très pratique et rare chez les PC!

Vient alors le choix cornélien: pour conserver une autonomie semblable à la génération précédente, on doit se contenter de la puce 9400M. On a donc une machine moins puissante en mobilité, et une autonomie également amoindrie! Tous les portables que je teste doivent passer "l'épreuve du TGV", 3h40 entre Paris et Montpellier. Ce nouveau Macbook Pro s'en sort avec 15% d'autonomie restante, un score assez semblable à la génération 2007 des Macbook Pro. Pas mal donc, mais j'aurais personnellement aimé encore mieux, puisque les nouveaux composants sont censés consommer moins...

En utilisation sédentaire, à pleine puissance, aucun travail ou presque ne résiste à ce Macbook Pro. Travailler sous Aperture ou Photoshop ne provoque quasiment aucun ralentissement, et la machine sera clairement sur-dimensionnée pour un simple usage bureautique. Seuls les vidéastes ou les personnes qui multiplient les tâches en parallèle gagneront encore à passer à un Mac Pro... de bureau! Côté mobile, on ne verra pas de puces quadri-coeur avant l'été 2009, il est donc inutile d'attendre plus! (Oui, je sais qu'Intel propose déjà un Core2Quad mobile, qui équipe d'ailleurs le très cher Thinkpad W700, mais ce type de machine "desktop replacement" est beaucoup plus lourd et volumineux que le Macbook Pro 15"!)

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De nuit avec le clavier rétroéclairé. Y goûter c'est ne plus pouvoir s'en passer!

La concurrence

A quoi faut-il comparer le Macbook Pro? C'est une vraie question. On le verra souvent en vente dans des grands magasins, à côté d'ordinateurs familiaux. Même si ces derniers font valoir quelques gadgets (qui a dit BluRay?), je pense sincèrement que ce Macbook Pro les domine de la tête et des épaules, avec une qualité de fabrication que l'on ne retrouve nulle part, et une ergonomie qui frôle la perfection. Quand les autres commencent à peine à proposer des clavier rétro-éclairés (par exemple HP sur les séries DV, du moins aux USA), Apple prend une longueur d'avances sur d'autres éléments comme le touchpad ou l'alimentation. Peu de gens savent également que les entrées/sorties audio des Macbooks et Macbooks Pro se doublent également d'entrée/sortie numériques optiques par exemple! On regrettera juste la connectivité un peu limitée, car l'eSATA, les lecteurs de carte mémoire ou encore la connectivité 3G manquent à l'appel.

Si on se place dans le milieu professionnel en revanche, le verdict est moins certain. HP, Lenovo et dans une moindre mesure Dell proposent de fabuleux portables, que malheureusement le grand public ne connaît que rarement. Constructions robustes, accessibilité des composants, services après-vente de haut niveau. Pour prendre l'exemple des Thinkpads, on trouve en standard des claviers avec une évacuation des liquides, au cas où l'on renverserait un café par exemple, une connectivité 3G intégrée sur maintenant un grand nombre de modèles, des écrans haute résolution (de 1280x800 à 1920x1200), des options de batteries nombreuses, dont des 9 cellules capables de durer près de 10 heures sur les portables nouvelle génération (!!!!!), des normes de sécurité avancées (lecture d'empreinte, cartes à puce, cryptage physique des disques) et des garanties internationales de 3 ans sur site. Dans ce contexte, le Macbook Pro fait bonne figure, mais pêche encore sur plusieurs points pour prétendre intégrer le monde sérieux (austère?) des grands comptes. Si Apple règne en maître auprès des arts graphiques, il faut se souvenir que ce sont souvent de petites ou moyennes structures, qui n'ont pas toujours les mêmes exigences que les "road warriors", ces personnes qui parcourent à longueur de journée les salles de réunion, les aéroports et les hôtels avec pour arme leur portable. L'autonomie, la résistance et l'entretien passent alors devant la performance pure.

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Verdict

Ni totalement pro, ni totalement grand public? Incontestablement, le nouveau Macbook Pro est une belle machine. Ne serait-ce que pour son écran haute résolution de très bonne qualité, il est une nette avancée par rapport au petit Macbook, surtout en usage photographique avancé. Galet lisse et dense, presque trop simple d'apparence, l'attention du détail a été poussée jusque dans les moindres recoins, pour procurer une ergonomie vraiment proche de la perfection.

S'il est en apparence plus cher que les portables 15" grand public de la concurrence, il bénéficie de petits plus et surtout d'une qualité de fabrication que l'on ne retrouve que sur des portables professionnels, lesquels naviguent dans des sphères de prix comparables. A choisir, le Macbook Pro est donc une excellente option, et à moins d'avoir accès aux Lenovo, HP et Dell pro mentionnés ci-dessus, c'est selon moi le meilleur choix pour un usage intensif. Bien entendu, l'attrait de Mac OS X justifie à lui seul le choix d'une machine Apple plutôt qu'un PC, mais si vos travaux photos se font plutôt sous Lightroom, la question pourrait effectivement se poser.

Que lui manque-t-il? Une meilleure autonomie, notamment via le choix de batteries de différentes capacités, et une connectivité peut-être plus étendue (lecteur de carte, sortie vidéo standard DVI, HDMi ou DisplayPort, modem 3G). Si en plus Apple sort une version noire mat, en aluminium brossé (sorte de croisement entre les Thinkpad et les nouveaux Dell E6500, si si!) alors je craquerai volontiers! Pour le moment, je conserve mon vaillant Macbook Pro Santa Rosa...

Jean-François - DigitLife

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