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Photographe de Mariage en Leica M240, un choix...

Photographe de Mariage en Leica M240, un choix...

Le processus de création entre un Reflex et un Leica M est radicalement différent, et c’est cette différence qui rend l’expérience exceptionnelle.

Pour celles et ceux qui suivent un peu mon travail via mon Blog (Cédric Duhez Photographie), vous avez sans doute vu il y a quelques temps mon petit article concernant le «switch» effectué en début d’année vers un appareil hybride : le Sony A7 équipé d’optiques Leica, Voigtländer et autres vieilleries russes.

 En effet en fin de saison 2013, le Reflex m’ennuyait vraiment beaucoup je me suis donc mis en quête d’un autre moyen de photographier pour reprendre du plaisir dans mon métier. Le Sony A7 couplé à des optiques tierces donne vraiment de très bons résultats et m’a permis de voir que la MAP manuelle telle que je la pratique en loisir me convenait vraiment plus que cet ennuyeux Auto Focus.

Après quelques reportages photos Mariage qui m’ont conforté dans le fait que la Mise au point manuelle me permettait de travailler différemment et avec beaucoup plus de plaisir, je me suis laissé tenter par le test grandeur nature d’un Leica et de sa fameuse visée télémétrique. Le leica Store de Lille m’a donc gentiment prêté un M240 pendant quelques jours  ce qui m’a permis d’accompagner un collègue et ami pendant l’un de ses reportages.

Ayant déjà pratiqué cette visée durant mes jeunes années et replongé dedans après l’acquisition d’un Leica M4-P il y a quelques temps, j’ai directement retrouvé mes marques et j’ai tout de suite eu envie que le M240 devienne mon nouvel outil de travail.

Je ne vais pas vous écrire un énième test sur ce fameux boitier, mais simplement partager avec vous mon expérience de photographe de Mariage.

Pourquoi l’envie de quitter le monde du reflex

Comme évoqué un peu plus haut, l’auto-focus m’ennui profondément. Même si je travaillais en manuel pour le reste des paramètres, j’avais le sentiment d’être un «presse bouton». Une espèce de confiance dans le système qui fait que véritablement je ne réfléchissais plus à l’image. 

Le second point c’est que le matériel est quand même encombrant. A l’époque quand je partais sur une journée de Mariage j’embarquais un sac à dos contenant :

  • 1 Nikon D3s
  • 1 Nikon D700
  • 1 Nikkor 35mm f1,4
  • 1 Nikkor 24mm f1,4
  • 1 Nikkor 50mm f1,4
  • 1 Nikkor 105mm f2,8
  • quelques batteries
  • des cartes compact flash

Bref quelques kg sur le dos et au bout du bras, sans compter l’encombrement qui fait que vous passez votre journée caché derrière une énorme boite noire.

Voilà maintenant à quoi ressemble le contenu de mon sac Think Tank Retrospective  7.

Autant dire que je travaille léger et mon dos m’en remercie chaque jour depuis...

Autant dire que je travaille léger et mon dos m’en remercie chaque jour depuis...

Pourquoi j’ai choisi le système M en Mariage ?

Quelque soit l’outil, si l’on a un tant soit peu de talent, on peut créer de jolies images, mais le process de création entre un Reflex et un Leica M est radicalement différent, et c’est cette différence qui rend l’expérience exceptionnelle. 

Prendre en mains un M240 c’est comme prendre un M «analogique», en terme d’utilisation c’est pareil. 

  • plein format (24x36)
  • le système de focus est manuel
  • la sélection des ouvertures se fait directement sur la bague des objectifs
  • la sélection des vitesses se fait grâce à une petite molette au dessus du boitier

Pour le coups on est VRAIMENT dans la «Pure Photography» et non dans un pseudo look vintage fait pour le marketing, bref...

En gros c’est un appareil qu’on prend et avec lequel on fait de la photo, et c’est tout !

Il y a bien entendu  le mode «priorité à l’ouverture» (que je n’utilise pas) qui permet comme son nom l’indique de ne gérer que le choix de l’ouverture et qui laisse le boitier prendre la décision de la vitesse. Une petite molette,qui tombe sous le pouce, existe et permet de corriger l’exposition. Bien pratique pour celles et ceux qui utilisent ce mode. 

On ne trouve pas d’innombrables menus avec des options et sous options qui n’en finissent plus mais juste l’essentiel.

Le superflu n’est inutile qu’à ceux dont le nécessaire est suffisant.»
— P. Desproges

Ca fait un bien fou de photographier au M, dans un premier temps j’ai le sentiment de travailler de nouveau avec mon cerveau, d’être de nouveau un véritable photographe. Je contrôle mon outil de A à Z. 

En arrivant sur le lieu de la prise de vue (maison, hôtel, mairie, église, château, etc..) je vois la lumière, je l’analyse, j’anticipe mes réglages, je sais sur quoi jouer pour obtenir le résultat souhaité. Puis au moment de l’action, il me reste uniquement à composer et attendre le moment décisif pour déclencher. 

Je ne suis pas le genre de photographe à pratiquer le «Spray and Pray» est à sortir 5000 photos sur un Mariage.

Je m’engage à 100% dans chaque image que je réalise et ça me plait.

Le M240 correspond exactement à ma vision de la photographie et surtout à ma façon de la pratiquer. Mon travail en mariage est à 95% du reportage, mes photos racontent la journée. Je n’interviens jamais, je laisse les choses se dérouler naturellement et je les saisis au vol en y mettant ma patte «artistique». 

Le télémètre me plonge dans une visée qui ne passe pas par la lentille, alors certes cela peut engendrer quelques soucis de parallaxe mais rien d’incontournable. La dimension du boitier me permet d’être relativement proche de mes clients sans être pour autant intrusif. 

Cette discrétion est d’ailleurs un énorme atout. J’aime me fondre dans la masse, je suis un professionnel mais pas besoin d’avoir cette étiquette autour du coups auprès des invités.  Je préfère être pris pour un ami de la famille, en effet cela me permettra de prendre des images en me baladant sans que les personnes se sentent «agressées».

Parlons maintenant de la qualité des images créer avec le M240. Mais attention, n’oublions pas que le choix Leica c’est aussi les optiques. Personnellement la plupart de mes images sont réalisées avec le 35mm Summilux ASPH FLE. Cette focale est pour moi idéale, je me sens bien avec, elle excelle dans tous les cas de figure. Que ce soit pour des prises de vue à courte distance, dans des conditions de lumière difficiles ou pour prendre un paysage avec une profondeur de champ importante, j’aime composer avec. Cet objectif  est très polyvalent. 

 

C’est à pleine ouverture que le fameux effet «3D» ou «Pop» apparaît, l’impression que le sujet va sortir de l’image. le piqué est excellent, le bokeh superbe et les transitions net/flou somptueuses ce qui rend l’ensemble assez fantastique.

Mes 3 autres objectifs sont les suivant :

  • Voigtländer Ultron 21mm f1,8
  • Leica Elmarit 90mm f2,8
  • Jupiter 3 50mm f1,5

He oui la baïonnette n’a pas changé depuis 1954 on peut donc y monter des objectifs plus anciens sans aucun souci. Cela m’a permis d’en choisir certains dont le rendu esthétique est très spécifique (ex : le Jupiter 3 qui à 59 ans si je ne m’abuse)

Par ailleurs, les optiques sont les plus petits sur le marché du plein format ce qui accentue la discrétion de l’ensemble cité plus haut.

Alors oui il n’a pas une montée en ISO de compétition qui permet de voir une mouche posée sur une feuille en plein milieu de la nuit mais en ai-je vraiment besoin ? Pour ma part je monte très rarement au dessus de 3200 sauf si vraiment j’ai besoin d’aller chercher la lumière et que le côté bruité de l’image ne me dérangera pas voir ajoutera quelque chose à celle-ci. Il n’a pas non plus une cadence images/seconde de compétition mais ça tombe bien je ne déclenche que lorsque que c’est nécessaire et de préférence au bon moment.

Lorsque j’utilise mon 21mm, il n’y a pas de cadre y correspondant dans la visée mais connaissant parfaitement ma focale je sais comment gérer cela et au pire je passe en mode LiveView (avec l’écran arrière nettement meilleur que celui du M9) ou avec un EVF (quand on en a un) et le tour est joué

J’ai lu récemment une phrase dans un magazine qui disait : «c’est dans la contrainte qu’on est le plus créatif» C’est une philosophie qui me correspond bien...

Depuis que je travaille au M, j’ai tendance à livrer 100% des mes photos réalisées durant les préparatifs. Pourquoi ? Hé bien tout simplement car ce sont des moments calmes ou j’ai le temps de penser mon image. 

Pendant les cérémonies et pour les photos de familles au moment du cocktail, je déclenche toujours un peu plus pour doubler chaque image et avoir des expressions différentes.

Quant aux photos sur le Dance Floor, c’est un régal : couplé au Voigtländer 21mm Ultron calé à f8, réglage de l’hyperfocale et un flash en déporté il est difficile de rater quelque chose.

Parlons justement de l’hyperfocale, en gros c’est la distance la plus courte à laquelle un sujet sera net lorsque la mise au point est réalisée sur l'infini. Par exemple, avec un objectif de 35mm, en fermant le diaphragme à f/11, l'hyperfocale est à 3,30m. En d'autres termes, tous les sujets situés entre 3,30m et l'infini seront nets.

En connaissant cette technique, même les moments les plus fugaces ne sont plus un souci. Et là je suis plus rapide que n’importe quel autofocus. Ok on doit fermer un minimum le diaphragme pour obtenir une hyperfocale intéressante et du coups on perd ce côté sujet très net et arrière plan flou, et alors ? Il n’y a pas que le f1,4 dans la vie d’un photographe...

 

La batterie du M240 a une bonne autonomie, je tiens facilement la journée et une partie de la soirée. Une seconde est là pour prendre le relais au cas où...

Par contre je ne suis pas un adepte du chimping, je vérifie mon image sur l’écran du M seulement dans des cas très particulier ou lors d’expositions extrêmes

Si effectivement le système M fait dans la simplicité, il n’est pas facile de maitriser la bête dans des conditions de reportage ou le «One Shot» est de rigueur, je dirais même que c’est un sacré challenge. Il faut une certaine dose de pratique, un zest de sang froid et un peu de folie pour couvrir du Mariage avec ce genre d’outil. 

Mais quand on a cela, quel pied ! 

Je ne regrette absolument pas le choix d’avoir abandonné le monde du Reflex car le fait  de prendre énormément de plaisir dans ma pratique a boosté ma créativité et permet à mes clients d’avoir des images uniques pour cette journée si importante.

Liens…

Un M, c’est cher...

c’est exact, faire le choix de travailler avec du matériel Leica a un coup important. Personnellement j’ai fais le choix d’acheter ma focale préféré (le 35mm) dans la gamme Summilux (ouverture f1,4) ASPH FLE qui m’a couté un bras puis de me diriger vers des objectifs plus «vintage» comme le 90mm Elmarit ou encore le 50mm Jupiter 3.
La revente de mon parc Nikon à servi à financer une grande partie de ces achats. Un de mes deux Sony A7 est de ce fait passé en boitier backup et pour le studio.

Par contre l’avantage de cette marque est qu’elle ne dévalue pas vraiment surtout au niveau des optiques qui, pour certaines, se revendent très bien sur le marché de l’occasion. En tout cas à la revente vous ne perdrez quasiment pas d’argent ce qui est loin d’être le cas avec les autres marques.

Et puis quand on a un M entre les mains, la qualité se ressent. Comme l’a si bien dit un de mes amis photographes : «c’est un tank fabriqué chez Vuiton»

Keynote 9.9.2014, Entre rêve et désillusion !!!! Màj

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