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Le prestige du prix Leica Oskar Barnack Award 2014

Le prestige du prix Leica Oskar Barnack Award 2014

Le prestige du prix Leica Oskar Barnack Award 2014

Chaque année, Leica Camera AG met à l’honneur l’un des plus prestigieux concours de photographie en hommage de son fondateur Oskar Barnack. L’année 2014 est particulière puisque le Prix Oskar Barnack fêtera les 100 ans de la fondation de la société Leica.

Ce prix est vraiment prestigieux et les photographes qui le remportent ont un talent hors du commun qui va bien au-delà de leurs photos. Ce sont des photographes qui ont une analyse intellectuelle contextuelle très pertinente de l’environnement de leurs sujets avec lesquels ils évoluent. Les photos qu’ils produisent sont intensément narratives, d’une grande richesse culturelle, intellectuelle et humaniste. Il n’y a aucun artifice ou astuce visuels pour capter l’attention; la photo est absente du langage, c’est le sujet photographié qui nous attire et raconte son histoire.

Ce sont des reportages qui méritent un regard particulièrement attentif, il faut juste se laisser emporter sans aucun préjugé.

  • Martin Kollar est le lauréat du « Prix Leica Oskar Barnack » (un prix destiné aux photographes professionnels). Martin Kollar, né dans l’ancienne Tchécoslovaquie, a reçu le célèbre prix pour son projet « Field Trip » composé de photographies réalisées en Israël.
  • Alejandro Cegarra, photographe originaire du Venezuela, a reçu le prix du « Leica Oskar Barnack Newcomer Award » (Prix de la relève Leica Oskar Barnack pour les jeunes photographes de moins de 25 ans) pour une série de photos « The Other Side of the Tower of David » qui est consacrée aux squatteurs d’un immeuble en ruine de Caracas.

 Oskar Barnack

Ingénieur en mécanique de précision chez Leica, Oskar Barnack souffrait d'asthme et il voulait réduire la taille et le poids des appareils photographiques pour les prises de vue en extérieur.

Entre 1913 et 1914, il adapta le format de film 35 mm, utilisé par le cinéma, à la photographie, créant ainsi le premier appareil photographique argentique de « petit format ». Il inventa le concept de petit négatif à partir duquel on peut faire un tirage positif par agrandissement dans un local adapté aux travaux photographiques.

Oskar Barnack fut aussi un photographe, parmi les premiers à réaliser des reportages montrant la relation de l'homme et de son environnement. Par exemple, il prit une série de clichés de la crue historique à Wetzlar en 1920, considéré comme le premier reportage réalisé avec un appareil 35 mm.

Le Prix Oskar Barnack fut créé en son honneur en 1979 en célébration du centenaire de sa naissance.

Note: Certains historiens pensent que c'est George P Smith qui en 1912 aurait adapté le format 24X36 à la photographie et non Oskar Barnack

Martin Kollar, « Prix Leica Oskar Barnack »

Les photos de la série « Field Trip » ont vu le jour dans le cadre du projet « The Places », un projet photographique complexe sur les pays d’Israël et de Cisjordanie. Une ambition née de Martin Kollar et de douze autres photographes de renommée internationale.

L’idée maitre de ce projet était de tracer un portrait diversifié du pays à travers des séries de photos individuelles pour mettre en évidence la complexité d’un conflit d’une des régions les plus controversées.

Martin Kollar - Une photo dont la narration s'exprime par une composition particulièrement riche où chaque élément de l'image prend une dimension particulière. Une photo riche d'émotion, pourtant banale à la limite du burlesque et si dramatique…

Les perquisitions, les arrestations aléatoires, une population qui vit dans la peur d’être surveillée ou dénoncée. Des faits qui font le quotidien de cette région d’Israël et qui rappellent à Martin Kollar une Tchécoslovaquie communiste dans laquelle il grandit.

La série photographique « Field Trip » est le constat d’une situation conflictuelle aux multiples facettes. On y trouve la présence militaire, des prises de vue paysagères et animalières ainsi que des portraits d’habitants israéliens. Des scènes photographiques présentées volontairement banales, absurdes, comiques ou tragiques.

Cette simplicité narrative qui transpire à travers les photos de Martin Kollar ne fait que de mettre en relief le traumatisme subit par la population devant l’étrangeté des situations.

Martin Kollar - Ce n'est plus l'Homme qui exprime la tension d'une situation, mais des objets placés là dans un silence assourdissant ou la tension du conflit est palpable.

Chaque photo prise par Martin est « silencieuse» mais la tension est palpable. L’armée semble être toujours présente et on ne sait pas où le paysage militaire s’arrête et le pays civil commence.

Martin Kollar est né en 1971 à Zilina, dans l’actuelle Slovaquie. Il étudia à l’Académie des arts de Bratislava et travaille, depuis l’obtention de son diplôme, comme photographe et caméraman. Ses projets photographiques ont déjà été exposés dans le monde entier, par exemple à la Maison Européenne de la Photographie de Paris, au Museum of Contemporary Art de Shanghai, ainsi qu’au « Mois de la photographie », un festival qui se tient à Cracovie. Il a également reçu de nombreux prix, comme le prix Fuji Film Euro Press Photo Award et une mention honorable pour le prix Leica Oskar Barnack 2004.

Martin Kollar, « Field Trip »

Alejandro Cegarra, « Leica Oskar Barnack Newcomer Award »

« The Other Side of the Tower of David » est le nom du projet du photographe vénézuélien Alejandro Cegarra qui entend donner un visage aux squatteurs d’un immeuble de Caracas. Immeuble destiné à être le siège d’une grande banque, d’un complexe de bureaux et d’un hôtel, la ruine du Centro Financiero Confinanzas, également appelé Torre de David (Tour de David). Un complexe inachevé qui abrite aujourd’hui environ 2 000 à 2 500 habitants illégaux.

Pour l’histoire, cet immeuble a été construit à partir de 1990 sur ordre de l’investisseur David Brillembourg et a été nommé d’après celui-ci « Torre de David ». Ce gratte-ciel, dont seul le gros œuvre a été achevé, dispose de 45 étages sur une hauteur de 192 mètres.

Les travaux ont été arrêtés en 1994 à la fois à cause de la crise financière et du décès de son promoteur David Brillembourg. C’est en octobre 2007 que les premiers habitants des quartiers pauvres de la ville commencèrent à squatter les « ruines ».

Au fil du temps, de plus en plus de personnes occupent les étages vides et prennent l’initiative d’y construire des appartements à l’aide de moyens archaïques. 2500 habitants forment une étrange communauté que peu de personnes connaissent. Un complexe architectural inachevé qui héberge des criminels. C’est aussi un lieu où des crimes sont commis.

Immeuble destiné à être le siège d’une grande banque, d’un complexe de bureaux et d’un hôtel, la ruine du Centro Financiero Confinanzas, également appelé Torre de David (Tour de David). Un complexe inachevé qui abrite aujourd’hui environ 2 000 à 2 500 habitants illégaux

 

Avec le projet « The Other Side of the Tower of David » Alejandro Cegarra va à l’encontre des idées reçues. Il est surpris de rencontrer des habitants ouverts dont le seul souhait est de vivre une vie normale dans cet univers si particulier et si décalé. Les photos de Alejandro Cegarra démontrent un état vénézuélien passif face à la misère de ces habitants souvent confrontés à la violence. « The Other Side of the Tower of David » est aussi la démonstration d’un système capitaliste à bout de souffle. Ce qui devait autrefois devenir le symbole de la ville et représenter celle-ci comme centre économique présente aujourd’hui la défaillance de l’État.

*Après ses études de photographie et de publicité, Alejandro Cegarra (né en 1989) a d’abord travaillé dans la branche publicitaire avant d’être engagé comme photojournaliste par « Ultimas Noticias », le plus grand journal vénézuélien. Aujourd’hui, il travaille pour The Associated Press à Caracas. *

Alejandro Cegarra, « The Other Side of the Tower of David »

Liens

  • [Leica France].
  • Le site officiel de [Martin Kollar]
  • Le projet de Martin Kollar est édité chez [Macbooks]
  • Le projet d’Alejandro Cegarra a reçu un prix au Sony World Photography Awards 2014.
  • Depuis cette année, une troisième catégorie a été inaugurée avec le prix « Leica Oskar Barnack Public Award » qui est un award décerné par le public dont le vote a été organisé depuis le site [I shot it]. Pour cette inauguration, c’est le photographe lituanien [Tadas Cerniauskas] qui remporte le prix.

Ce que j’en pense

Martin Kollar et Alejandro Cegarra sont deux photographes de talents, mais il ne jouent pas dans la même cour. Le travail de Martin est plus culturel, plus philosophique alors que celui d’Alejandro est visiblement plus sensible. Deux discours photographiques différents pour une conclusion humaniste commune.

La photo de Martin Kollar est marquée par une narration introspective du sujet. Au contraire Alejandro Cegarra fait « parler » son sujet en l’exhibant, sa signature photographique est extravertie et il la cultive au fil de ses images.

La photographie de Martin Kollar est plus élitiste et conceptuelle que celle d’Alejandro Cegarra plus accessible au grand public.

Si vous allez aux Rencontres Internationales de la Photographie à Arles, les photographies des lauréats seront exposées

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