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6 mois avec le Fuji X-Pro 1 (1ère partie)

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Voici maintenant près de 6 mois que j’ai fait le grand saut: fini le Canon 5D Mk II, place au Fuji X-Pro 1 pour lequel j’ai eu “le coup de foudre”, à tel point que je l’ai acheté avant même de l’avoir testé - cf “Le grand switch”. Après 5 ans de « full frame », ai-je des regrets d’être repassé sur un capteur plus petit?

J’ai longtemps hésité avant de faire mon compte-rendu du Fuji X-Pro 1 (même si j’ai publié un premier test en septembre chez nos amis de Focus Numérique). Non pas que j’en sois déçu - bien au contraire! - ni que sa prise en main soit compliquée - là encore bien au contraire! Simplement, alors que les articles élogieux pleuvaient, que d’autres se lamentaient de certaines limitations, j’ai pris plaisir de mon côté à voyager avec ce boîtier… tout simplement!

La conclusion en guise d’introduction…

Avant donc de rentrer dans un compte-rendu plus détaillé, permettez-moi de commencer, une fois n’est pas coûtume, par mon bilan après un peu plus deux mille photos, de la France jusqu’en Indonésie. Le Fuji X-Pro 1 est véritablement l’appareil que j’attendais, tant il correspond à mon style de photo.

Relativement compact (surtout quand on vient d’un réflex pro), léger (1kg tout mouillé avec… 3 optiques lumineuses!), délivrant une qualité d’image excellente - qui rivalise sans complexe avec les capteurs plein format, il s’inscrit pour moi dans une démarche de simplicité. 3 molettes pour régler ouverture, vitesse et correction d’exposition, réglage des ISO à portée d’index à côté du déclencheur, mise au point par collimateur central et recadrage… pas besoin de plus! L’essentiel est dans le cadrage, le travail de la lumière, le placement du sujet dans son décor!

Et contrairement à ce que les “tests sur mires” peuvent laisser croire, l’autofocus est suffisamment réactif (équivalent à un 5D Mark II équipé d’un 50mm) tandis que la mise au point manuelle est beaucoup plus agréable que ne pourrait le faire penser son assistance électrique. Oui, je peste contre la batterie trop juste (à charger tous les soirs sous peine de finir en rade le lendemain), les cadres approximatifs en visée optique, surtout pour moi qui aime composer au cordeau (même si j’ai l’impression que ça s’est amélioré au fil des firmwares… peut-être le syndrôme de Stockholm :) et quelques autres broutilles qui pourraient être facilement corrigées (correction manuelle du point en mode autofocus par exemple). Evidemment, l’appareil n’est pas fait pour les fans d’action ou d’animalier - épargnez-vous la lecture de la suite de l’article :) Mais pour l’amateur à la recherche d’un appareil photo qui s’estompe derrière l’image, le Fuji X-Pro 1 est un formidable appareil, presque zen!

A aucun moment je n’ai donc regretté mon passage du réflex au Fuji X-Pro 1, et je compte même poursuivre dans cette voie! Le premier constructeur qui démocratisera un appareil de ce calibre en capteur 24x36mm aura ma voix… en attendant, certainement, de succomber pour un M :) Bon je m'égare!

J’espère vous avoir mis l’eau à la bouche, il est temps d’aborder les choses sérieuses!

Prise en main

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Après le succès du X100, novateur bien qu’imparfait, Fuji a posé les bases d’un système hybride performant avec le X-Pro 1. S’il reprend les codes des télémétriques - molettes de réglage du couple vitesse / diaphragme, esthétique et viseur optique - il n’en est pas un, mais plutôt leur interprétation moderne.

L’encombrement d’un boîtier a toujours quelque chose de subjectif - même si les millimètres de mentent pas! Le X-Pro 1 est parmi les plus encombrants des hybrides, en grande partie en raison de son viseur hybride complexe à mettre en oeuvre. A capteur égal, le boitier du Sony NEX 6 - test à venir - est bien plus compact, mais pas les optiques. Pour moi qui vient d’un réflex “pro” en revanche, le gain en taille et poids est considérable! Le 5D Mark II et trois belles optiques fixes pesaient facilement 3kg. En comparaison, le X-Pro 1 et son trio d’optiques 18 / 35 / 60 mm (équivalents 28mm, 50mm, 90mm macro) ne pèse que 1 kg tout compris! Ce simple argument me fait aujourd’hui préférer un système hybride… mais comme vous pourrez le constater plus loin, la qualité d’image se montre à la hauteur du Canon “full frame”!

Le Fuji X-Pro 1 dispose d’une excellente finition: boitier en magnésium, grip qui accroche bien, pas comme les poignées en plastique des hybrides et réflex premier prix: c’est à ces petits détails que l’on reconnaît un appareil positionné haut de gamme. Fuji a également revu l’ergonomie à l’arrière de l’appareil: les touches se font plus tactiles et bien espacées. Lors de la première prise en main, le X-Pro 1 surprend par son poids très contenu: l’objet laisse penser qu’il est plus lourd! A ce propos, un Leica M a le même encombrement que le X-Pro 1, avec 2 différences majeures: la marque allemande parvient à y loger un capteur plein format 24x36mm, et l’appareil se révèle beaucoup plus dense, en raison de sa finition en laiton. Mon seul regret mineur est l’absence de tropicalisation: on en a certes rarement besoin, mais c’est une tranquilité bonne à avoir… ce qui n’a pas empêché le boîtier de résister à son baptème en Indonésie!

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Le X-Pro 1 gomme les petits défauts du X100 pour proposer une ergonomie que je trouve quasi parfaite: les commandes tombent naturellement sous la main - à l’exception peut-être du réglage du point AF, excentré vers la main gauche -, et ne sont pas trop nombreuses. Sur le dessus du boîtier, on retrouve les 2 molettes de sélection de vitesse et de correction d’exposition (jusqu’à +/- 2IL). Le déclencheur accepte toujours les câbles filetés pour disposer d’une télécommande “à l’ancienne” sur trépied, même si je me satisfait largement du retardateur pour éviter les flous de bouger. Enfin, un pratique bouton “Fn” personnalisable permet d’attribuer la fonction de son choix. J’ai laissé la fonction ISO par défaut, d’autant que l’Auto ISO réagit parfois étonnament. Non seulement la règle 1/focale n’est pas toujours judicieuse, mais l’appareil m’a parfois sorti des réglages farfelus (800 ISO et 1/2000s par ex, si vous laissez la fonction “dynamique auto” activée). Qu’importe, il suffit d’une seconde pour ajuster la sensibilité, sans enlever l’oeil du viseur.

L’avant de l’appareil est assez dépouillé: sélecteur de mode d’autofocus, dont on ne retiendra que les modes “Single” et “Manuel” des extrémités, tant le mode “Continu” est peu performant et limité au collimateur central. En propos du mode manuel, il s’avère tout à fait utilisable. La bague de mise au point de l’objectif, bien qu’électronique, a un toucher presque “analogique” et s’avère réactive. On n’a certes pas l’onctuosité d’une vraie optique manuelle type Zeiss (que vous pouvez retrouvere en adaptant des optiques M), mais c’est presque plus agréable que les optiques autofocus qui deviennent “rapeuses” lorsqu’on les débraie. Par ailleurs, plusieurs petites attentions rendent la chose tout à fait praticable:

  • au chapitre des détails, vous pouvez sélectionner le sens de rotation de la bague de mise au point. Nikonistes comme Canonistes, vous n’aurez donc pas à changer vos habitudes :)
  • D’un appui sur la touche “AEL/AFL”, vous pouvez déclencher l’autofocus en mode manuel. Le meilleur des 2 mondes en quelque sorte
  • Enfin, depuis les dernières versions du firmware, un appui sur la molette arrière enclenche une vue agrandie 10x ou, plus pratique, 3x. On passe facilement de l’une à l’autre en tournant cette même molette.

Si certains auraient voulu un mode “peaking” comme sur les Sony, la mise au point manuelle n’en reste donc pas moins tout à fait utilisable et agréable selon moi.

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Le discret sélecteur d'autofocus. On navigera entre les extrêmes: Autofocus Single shot ou mise au point manuelle

Enfin, le viseur est assurément l’un des 3 arguments du Fuji X-Pro 1, avec son ergonomie et sa qualité d’image. Unique sur le marché, complexe à fabriquer - ce qui justifie d’autant plus l’existence du X-E1 au prix plus doux - il combine une visée optique sur laquelle se superpose des informations (cadres, réglages, etc.) et visée électronique. On passe de l’une à l’autre en une fraction de seconde, à l’aide du loquet situé à l’avant. Une fois l’habitude prise, cela devient un réflex - sans mauvais jeu de mot! Le système de visée développé par Fuji a plusieurs points forts: - en mode optique, le viseur est plus large que la zone photographiée, et permet donc de voir les éléments hors champ, un peu à la manière d’un Leica (vous commencez à voir l’inspiration :)

Néanmoins la visée n’est pas assez précise à mon goût, le cadre couvrant approximativement 80% du champ. Ca passe en situation de reportage où l’on veut capter un sujet sur le vif, beaucoup moins en paysage ou architecture où l’on veut cadrer précisément.

  • En mode numérique, la visée devient justement 100%. Le viseur est bien défini, et si l’on trouve en théorie mieux sur les NEX (2 millions de points contre 1.4 millions pour le Fuji), c’est oublier une partie de l’équation, à savoir le confort de la visée. Possédant les 2, je trouve le Fuji bien plus agréable que le Sony, où il est difficile de voir l’intégralité de l’image nette! A mon grand étonnement, j’utilise même l’EVF beaucoup plus que je ne le pensais, et n’en suis absolument pas rebuté! Il faut dire qu’en plus de la visée 100%, il apporte d’autres avantages: vous pouvez cadrer en noir et blanc… et véritablement voir en noir et blanc! De nuit, l'image est claire, et ne saccade pas tant que les conditions lumineuses restent acceptables. On se rend compte du confort apporté lorsque l'on repasse en visée optique.
  • Enfin, la visée optique comme numérique sont entièrement personnalisable: cadres, horizon virtuel, histogramme, pictogrammes… Tout est réglable indépendamment pour chaque mode de visée. Plutôt que d’imposer des modes prédéfinis, Sony et consorts pourraient en prendre de la graine. 

S’il y a un défaut que n’a pas le X-E1, ce serait certainement l’absence de correcteur dioptrique. Si vous avez une vue imparfaite et ne souhaitez pas porter de lunettes pour viser, vous devrez donc commander des oculaires spécifiques en option… que Fuji a heureusement fini par proposer.

2ème partie à venir: les optiques, sur le terrain, les images...

Quelques images prises au X-Pro 1 pour vous faire patienter. Les EXIF doivent être présent si vous voulez connaître les conditions de prise de vue.

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Temple de Prambanan, Indonésie

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Portrait sur les flancs du Kawah Ijen, Indonésie

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Macro rapide par temps de pluie, 60mm

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Table de mariage

Jean-François - DigitLife

6 mois avec le Fuji X-Pro 1 (2ème partie)

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