Screen Shot 2017-01-21 at 7.27.21 PM.png

Bienvenue!

Fondé en 2005, DigitLife Magazine est un site dédié à l'image et aux technologies numériques. Photographie, univers Apple, solutions mobile,... nos rédacteurs portent un regard "sans contraintes" sur les technologies et les images qu'elles permettent de créer. Bon voyage!

Prise en main: Sony NEX 7

IMG_20120410_185329

Plantons le décors: décidé à voyager plus léger, j’ai entrepris un benchmark des meilleurs hybrides du marché pour voir s’ils pouvaient réellement remplacer mon fidèle Canon 5D Mark II. J’avais déjà pu tester par le passé le Fuji X100 - très bien mais encore fort imparfait - et le Leica X1 - qui m’a franchement laissé sur ma faim (un sentiment que le Leica X2, trop timide, ne change pas!). De beaux compléments à un réflex, mais certainement pas leur remplaçant… Jusqu’à ce que 3 intrépides débarquent sur le marché…

Ces derniers mois ont vu apparaître une nouvelle génération d’appareils “hybrides experts”, qui voudraient nous faire abandonner nos réflex traditionnels. Dans les rangs, l’Olympus OMD EM–5, le Fuji X-Pro 1 (test détaillé et retour terrain à venir) et le Sony NEX 7, pour ne citer que les ténors. 3 appareils pour 3 approches différentes:

  • le minimalisme inspiré des télémétriques pour le Fuji X-Pro 1;
  • un mini réflex gonflé aux amphétamines, qui tente de raviver la flamme des mythiques OM pour l’Olympus OMD;
  • une machine high-tech qui redéfinit ce qu’est un appareil photo moderne pour le Sony NEX7.

Sony disposait déjà d’une très belle gamme d’hybrides innovants avec le NEX C3 et le NEX 5N. Plutôt orientés grand public, ils n’en ont pas moins séduit certains utilisateurs aguerris pour leurs possibilités, leur compatibilité avec une très large gamme d’optiques via des adaptateurs, et un prix modéré qui permet de les envisager en complément d’un réflex. Il manquait cependant un porte-drapeau, un appareil haut de gamme capable de faire craquer les adeptes des réflex au point de les inciter à abandonner leur lourd matériel…

SonyNEX7_DigitLife-01066
SonyNEX7_DigitLife-01065

Couleurs dans l'atelier du peintre Vidal de Rueda

A la lecture de la fiche technique, on se rend vite compte que Sony a voulu frapper fort avec son étendard: capteur 24 MPixels, viseur électronique le plus fin du marché, compacité record qui détrône même les hybrides micro 4/3, écran orientable, flash intégré, système de commande innovant “Tri navi”… rien ne manque à l’appel, à tel point que l’on se demande si le constructeur nippon n’a pas voulu en faire trop!

Après quelques semaines de prise en main, le bilan est extrêmement rassurant, même si quelques lacunes non négligeables m’ont fait hésiter à retenir ce Sony NEX 7 comme “élu de mon sac photo”!

Prise en main

La première belle surprise vient lors de la prise en main du Sony NEX 7: l’objet est superbe, la finition en magnésium impeccable et luxueuse. Sony se paie le luxe de faire un appareil plus compact que la plupart des hybrides micro 4/3 du marché, alors que celui-ci embarque un capteur bien plus grand! Malgré cela, la prise en main est remarquable: la poignée, bien profonde et recouverte d’un caoutchouc qui accroche bien - au contraire du NEX 5N très “plastique” - permet de saisir le boîtier fermement. C’est tout simplement l’hybride le plus confortable que j’ai testé jusqu’à présent.

SonyNEX7_DigitLife-01198

Balade sur les quais de Seine

L’ergonomie est bien pensée: les commandes tombent sous les doigts, et le NEX7 est plus richement doté en boutons que petits frères, ce qui permet un accès direct aux fonctions. Commençons par le système “tri Navi”: entièrement paramétrable, il permet d’assigner des fonctions aux 3 molettes de l’appareil: 2 sur le dessus, une à l’arrière. Plus fort encore, un petit bouton situé à côté du déclencheur permet de basculer entre plusieurs réglages pour les molettes. On peut par exemple régler le couple ouverture / correction d’exposition, puis d’un clic passer au réglage de la balance des blancs et du débouchage des ombres. Sur le terrain, le système se montre extrêmement efficace, et je n’aurai que 2 repproches à faire:

  • bien souvent, seules 2 molettes sont vraiment utiles… Ca laisse la place à un NEX 6 qui n’en aurait que 2 justement (hint hint :)
  • certains paramétrages des molettes sont incohérents. Par exemple, selon la molette à laquelle on assigne la balance des blancs, on ne pourra accéder qu’aux préselections et pas faire une balance des blancs personnalisée, alors que cela est possible sur la molette voisine!

Au chapitre de l’ergonomie, le bouton de verrouillage d’expo / AF, également programmable, est bien vu. Enfin, une des forces des Sony NEX, le bouton d’enregistrement vidéo plaçé à l’angle supérieur droit du boitier est extrêmement pratique: en un clic on lance un enregistrement, sans besoin de changer de mode de prise de vue! Contrairement à certains retours sur Internet, je n’ai jamais déclenché la vidéo par inadvertance.

Continuant notre parcours, on découvre un petit flash intégré, bien caché dans le capot supérieur, et une griffe flash. Le premier permettra de déboucher les ombres, et l’on ne peut que saluer le tour de force de Sony qui réussit à l’intégrer dans un boîtier très compact, là où ni Fuji, ni Olympus n’y parviennent.

SonyNEX7_DigitLife-01195

Pour finir le tour du propriétaire, le plat de résistance: les viseurs. L’écran arrière articulé est toujours aussi pratique. Bien défini et contrasté, il permet des prises de vue au ras du sol ou au-dessus de la foule. Etrangement, il n’est pas tactile alors que celui du NEX–5N l’est, mais le besoin ne s’en fait pas sentir. Le viseur, gros attrait du NEX–7, est bien positionné à l’angle extrême gauche et agréable à l’usage. Disposant d’une matrice OLED de 1024x768 pixels (le décompte ‘marketing’ en sous-pixels a peu de sens!), c’est actuellement le plus fin du marché. Cependant à l’usage, je ne le trouve pas particulièrement meilleur que celui des Olympus et X-Pro 1. Particularité de l’OLED, le rendu est très contrasté, et pas toujours réaliste: le blancs sont très clairs, les ombres peuvent apparaître bouchées. J’aurais préféré un rendu plus naturel, ce qui aurait été assurément possible en calibrant mieux le viseur. Cela devient gênant lorsque l’on ouvre l’oeil gauche pour anticiper les éléments qui vont rentrer dans le cadrage: un oeil distingue les couleurs “réelles”, l’autre une vision amplifiée de la réalité!! Autre problème de ces écrans (Olympus et Fuji n’y échappent pas): leur rendu des couleurs n’étant pas calibré, on ne peut s’y fier. Il faut donc passer par l’histogramme et ne pas espérer juger la balance des blancs avec précision. Ne boudons cependant pas notre plaisir: le viseur est agréable, même pour l’inconditionnel de la visée optique que je suis. Par ailleurs, les EVF (Electronic ViewFinder, leur petit pseudonyme anglais) ont bien des avantages, comme:

  • la possibilité d’afficher des informations par superposition (grille de composition, histogramme ‘live’) 
  • une simulation du rendu de l’image finale (affichage de l’effet de la correction d’exposition, styles d’images tels que noir et blanc) 
  • une visée vraiment 100%, puisque directement issue du capteur 
  • une visée très claire même par faible luminosité, même si elle en devient plus granuleuse et lente. C’est particulièrement flagrant sur un Fuji X-Pro 1 sur lequel on peut alterner entre visée optique et électronique.

Un dernier mot sur les menus: Sony a “malheureusement” gardé celui des NEX–3/5. Très orienté grand public, avec de grandes icônes, il est cependant alambiqué et peu efficace! Fort heureusement sur le NEX–7, une fois configuré selon vos envies, vous n’avez quasiment jamais besoin de vous y rendre. Tant mieux… mais cela n’excuse pas pour autant Sony qui aurait pu s’inspirer des réflex Canon et Nikon, autrement plus efficaces de ce côté là.

SonyNEX7_DigitLife-01175

Pose longue à Saint Germain des Prés

Sur le terrain

A l’usage, le Sony NEX–7 se révèle très agréable. Compact, réactif, ergonomique, une fois calibré selon ses préférences, il permet de se concentrer sur l’image. La batterie, disposant de l’excellent système Stamina - qui permet de connaître sa charge à tout moment - dispose d’une bonne autonomie. Bien qu’inférieure à celle d’un réflex pro, on peut envisager une balade photo d’un ou deux jours sans la recharger. L’autofocus est rapide, tandis que le capteur 24MPixels maison délivre des images piquées à faible ISO, y compris avec le petit zoom 18–55mm. Bon point également, les RAW ont une bonne lattitude de traitement, et les ombres sont très propres (Canon pourrait en prendre de la graine).

SonyNEX7_DigitLife-01169

C’est cependant là que l’on découvre les 2–3 véritables défauts du NEX–7:

  • Le parc optique actuelle des Sony NEX n’a rien de folichon, surtout pour des photographes experts à la recherche de beaux « cailloux » fixes. Il y a certes le Zeiss 24mm f1.8 très bien mais trop cher (1000 Euros), et le Sony 50mm f1.8 stabilisé dont on entend beaucoup de bien. Mais point de 35mm, de grand angle digne de ce nom (le 16mm est notoirement mou), ou de petit télé lumineux. On serait tenté de passer par des optiques tierces, d’autant que la monture NEX dispose de nombreux adaptateurs. Mais on tombe alors sur un autre problème: sur bien des optiques, et en particulier en deçà de 35mm, le capteur du NEX–7 donne un voile coloré mauve aux images (« color cast »)! Le NEX–5N ne souffre pas de ce problème. Exit donc la plupart des Voigtländer et autres Zeiss, à moins de vouloir retraiter les images une à une ce qui est impensable. Bref, on attend clairement un parc digne de ce nom capable d’exploiter l’étendard de Sony. En attendant, Olympus et même Fuji ont des optiques qui répondent largement mieux à mes attentes.
  • Le capteur de 24Mpixels lisse les détails lorsque l’on monte en sensibilité, y compris sur les formats RAW. Je m’attendais à du grain, en raison du nombre de pixels, mais pas à un tel lissage, qui fait disparaître le relief du bitume, le détail des feuillages, les moulures des façades etc. dès que l’on est à plus de 1250 ISOs. La surenchère a ses limites, et je préfère largement les « petits » 16Mpixels des Sony NEX–5N, Olympus OM-D ou Fuji X-Pro 1 (ce dernier est une merveille, j’y reviendrai…).
  • Enfin, la colorimétrie par defaut des fichiers Jpeg est bonne sans être exceptionnelle. Question de goût certainement, mais je préfère, là aussi, largement le savoir faire d’Olympus et Fuji qui délivrent des Jpeg prêts à l’emploi... même si je ne jure que par le RAW!
SonyNEX7_DigitLife-01145
SonyNEX7_DigitLife-01093

Pour conclure

Le Sony NEX–7 est assurément un très beau boîtier, qui concentre le savoir faire de la marque dans un format vraiment réduit… à tel point que n’importe quel réflex fait figure de géant à côté. Il est malheureusement handicapé par une gamme optique pour le moment peu ambitieuse, qui manque cruellement de focales fixes, et par un capteur exigeant, qui montre des signes de faiblesse lorsque l’on monte en sensibilité. J’ai pour ma part longtemps hésité à craquer, avant de me rabattre sur l’un des deux autres « challengers » (Olympus et Fuji)… tout en prenant un petit Sony NEX–5N pour remplacer le boîtier de « kimiko »… preuve que le système Sony est assurément tentant! Je reviendrai d’ailleurs sur les nouveautés de la rentrée, à commencer par le NEX–5R, lorsqu’elles seront disponibles pour test.

Jean-François - DigitLife

Mise en bouche: test terrain du Fuji X-Pro 1 sur Focus Numérique

MacBook Pro Retina: le meilleur portable, le plus photographique…