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Test: Quelques jours avec le BlackBerry Storm

DigitLife couvre régulièrement les smartphones dans ses colonnes, avec un accent particulier sur l'iPhone qui a redéfini à sa sortie l'ergonomie et les possibilités que l'on est en droit d'attendre de nos mobiles.

Avec le Storm, BlackBerry lance son premier modèle tactile. L'occasion de découvrir la marque, ses spécificités et son système d'exploitation qui, selon moi, fait partie des pateformes majeures à suivre de près avec iPhone OS, Androïd et WebOS, plus Symbian et Windows Mobile que je trouve désormais moins intéressants.

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Quand on prononce les 2 initiales BB, on pense soit à Brigitte Bardot (il fallait la faire, désolé!), soit au monde de l'entreprise. Pour être dans le bain et séduire un plus grand public, la firme Canadienne a donc proposé un modèle tactile, mais sans faire les choses comme les autres. Extérieurement, l'appareil respire le solide. Le jeu des matières est agréable, sobre, et dégage une impression haut de gamme. On est étonné par le haut de la coque fait de plastique volontairement souple, car il abrite 2 boutons. Le premier permet de verrouiller l'appareil, le second de passer en mode silence... depuis l'écran d'accueil seulement! Car dès que l'on utilise une application, le bouton devient inexplicablement inopérant: pas très pratique!

Dans le même ordre d'idée, le téléphone peut s'utiliser verticalement ou horizontalement, et bascule automatiquement grâce à un capteur d'orientation. Malheureusement celui-ci est beaucoup trop sensible, et le problème n'a toujours pas été corrigé malgré les révisions du firmware: il suffit d'incliner le téléphone d'à peine quelques degrés pour que celui-ci tourne!

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Désolé, je me contente cette fois encore des photos de presse, n'ayant eu l'occasion d'en faire durant le test. La prochaine fois promis :)

A l'allumage, on découvre le grand écran, fin et contrasté, parmi les meilleurs du genre. L'envie de le toucher vous prend, et c'est le début des surprises: avec son système SurePress, Blackberry a créé un écran tactile qui s'enfonce vraiment et clique sous vos doigts, un peu à la manière des derniers touchpads sur les Macbooks unibody. Chaque action se déroule donc potentiellement en 2 temps: sélection du bouton à cliquer par effleurement, puis pression sur l'écran pour valider. Dans la pratique, on enchaîne les 2 actions sans temps de pause. Une idée originale et déroutante, qui malheureusement entraîne un manque de précision: bien souvent, le doigt ripe légèrement entre le moment où l'on sélectionne un bouton et celui ou l'on presse l'écran, si bien que l'on a vite fait de cliquer sur la touche d'à côté. Enervant! Le problème est particulièrement sensible avec les différents claviers proposés (AZERTY en mode paysage, SureType ou alphanumérique en mode portrait), dont les touches s'illuminent sous vos doigts sans que l'on voit vraiment si l'on a appuyé la bonne, contrairement au système retenu sur l'iPhone. Par ailleurs, ce système devient un frein si vous essayez de taper rapidement: vous ne pouvez pas appuyer sur le caractère suivant tant que l'écran n'est pas physiquement remonté de la touche précédente!

Bref, la saisie n'est malheureusement pas le point fort du Storm, un comble pour une machine taillée pour les mails! De ce point de vue, je suis certain que les Bold et Curve, avec leurs claviers mécaniques, offrent un confort incomparable.

Une machine à mails... qui manque juste d'un vrai clavier!

Les mails justement constituent le nerf de la guerre pour BlackBerry. Il ne faut pas oublier qu'au delà des terminaux mobiles, le business de RIM est basé sur les services de push aux entreprises et, dans une moindre mesure, aux particuliers. A tel point qu'un terminal BlackBerry est incapable de se connecter à internet ou de recevoir les mails en bête "pull" (par POP ou IMAP) par exemple sans souscrire à l'option BlackBerry de votre opérateur. On n'est pas loin de la vente forcée, et si, à l'usage, le service additionnel rendu par le push justifie aisément le coût, je suis loin d'apprécier ces pratiques. Pourquoi ne pas proposer des terminaux nus et laisser à l'utilisateur le choix entre un service basique et l'offre "premium" de RIM? D'autant que le push pour les particuliers risque rapidement d'arriver via des services gratuits comme Yahoo et Gmail...

Bref, passé ce petit énervement, le service Push est un vrai plaisir à l'usage. Pour rappel, il existe schématiquement plusieurs manières de recevoir ses mails sur son mobile. Du moins pratique au plus performant, on peut lister:

  • En se connectant au webmail du fournisseur, éventuellement via une petite application dédiée comme en proposent Google et Yahoo

  • Via un logiciel de courrier, en POP: le téléphone va chercher les mails sur le serveur, mais ne synchronise pas les actions que vous faites ensuite. Par exemple, si vous répondez au mail et le classez sur le téléphone, ce même mail ne sera pas mis à jour sur le serveur.

  • Via un logiciel de courrier, en IMAP: le téléphone va là encore chercher les mails sur le serveur, et synchronise également toutes les actions. Vous pouvez donc répondre à votre mail, le classer, puis vous connecter depuis un PC pour retrouver tout à l'identique en ligne. C'est le cas de Gmail par exemple.

  • Enfin, en push (via Exchange ou les solutions BlackBerry qui en dérivent): votre téléphone est informé de l'arrivée d'un mail, sans qu'il ait besoin d'aller vérifier en ligne. Gros avantage: vous êtes prévenus instantanément de l'arrivée des mails, sans attendre que le téléphone ou vous-même ne le fassiez. Le système de Blackberry semble pousser les choses un cran plus loin, car à l'usage, les mails sont lisibles instantanément, sans devoir attendre que le logiciel ne les rapatrie comme c'est le cas sur l'iPhone: il y a certainement de la compression dans l'air.

En pratique, c'est très agréable, mais si vous êtes un accroc des mails, attendez-vous à voir votre compagnon sonner toutes les minutes! Vous pouvez aussi opter pour une notification via une diode lumineuse: très pratique pour rester discret, les autres marques feraient bien de s'en inspirer. Le client mail proposé est efficace, mais il lit malheureusement assez mal les mails HTML dont il ne respecte pas la mise en page. Par ailleurs, j'espère que c'est moi qui avait mal configuré la machine, mais toujours est-il que je n'ai pas réussi à faire une vraie synchro entre le BlackBerry et mon fournisseur de mail, alors que c'est possible en IMAP. Ainsi, lorsque l'on répond directement en ligne à un mail, le Storm récupère ce même mail comme si vous ne l'aviez jamais lu...

Qui dit mail dit pièces jointes. Sur ce point, le Storm se débrouille assez bien, en tout cas bien mieux que les précédents BlackBerry, grâce à la suite bureautique fournie en standard. On peut donc lire sans problème PDF, PowerPoints et consorts, même si l'affichage reste un poil lent et surtout le zoom passe par un menu, alors qu'il aurait été plus pratique de le faire directement à l'écran. Sur ce point, la fonction Aperçu de l'iPhone reste inégalée.

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Dans le même ordre d'idée, le navigateur internet respecte bien les mises en pages et est assez agréable, mais a un vrai problème chronique avec les pages contenant des scripts (des formulaires par exemple). Vraiment dommage, vous pourrez toujours vous tourner vers l'efficace Opéra Mini.

Côté multimédia, les lecteurs audio et vidéo remplissent bien leur office. RIM a eu la sage idée d'intégrer une prise casque standard. Détail amusant: les écouteurs de l'iPhone marchent parfaitement avec le Storm, et permettent même de mettre la musique en pause. En revanche, si l'on revient à l'écran d'accueil, on n'a pas de rappel de la lecture en cours: Sony Ericsson, Nokia et Apple le font, et c'est bien pratique!

Niveau connectivité, il ne manque au Storm que le Wifi. Dans la mesure où l'on souscrit désormais quasi systématiquement des abonnements 3G illimités, ce n'est pas un manque gênant tant que l'on reste en France métropolitaine. En revanche, cela peut devenir un vrai handicap à l'étranger, où les coûts de roaming sont exhorbitants. Pour ma part, je n'hésite pas à me connecter en Wifi auprès des hotspots gratuits, et même téléphoner gratuitement grâce à des applications comme Skype ou Fring... Le GPS fonctionne bien, et on peut également le coupler à Google Maps qui reste mon application préférée, même si elle ne supporte pas encore le guidage.

Le système Blackberry OS est très réactif, stable et réellement multitâche. Après les bridages de l'iPhone, on se surprend presque à voir les applications se rouvrir dans l'état où on les a laissées. Pratique, d'autant que l'on peut passer de l'une à l'autre assez rapidement grâce à un raccourci. Le copier-coller est également présent, même si la sélection de texte est quelquefois hasardeuse (et toc Apple :) En revanche, il s'agit de la première incursion de RIM dans le monde du tactile et cela se voit! L'unique menu est souvent à rallonge, au point de devoir le faire défiler sur plusieurs écrans. En parallèle, l'interface manque souvent de boutons cliquables, pour envoyer le mail que vous venez de taper par exemple. Il y a là une vrai marge de progression, et tant qu'à faire simplifier la section paramètrage, trop textuelle et un peu trop compliquée. La prochaine étape pour RIM sera de développer une interface réellement graphique et structurée, en ne se limitant pas à des icônes pour lancer les applications!

Un dernier mot sur le pack fourni, bien complet avec sa pochette, les écouteurs, le logiciel de synchronisation etc. L'autonomie de l'appareil est dans la norme, sans plus, avec 2 jours en cas d'utilisation "normale".

Ce que j'en pense

Si je devais résumer ces 2 semaines de test, je dirais "convaincu par le système BlackBerry, pas convaincu par le Storm". L'offre de RIM est robuste, le service de push réellement efficace. En revanche, le Storm (tout comme le Nokia 5800 d'ailleurs) hérite d'une interface initialement pensée pour des appareils non tactiles, et qui mérite encore quelques aménagements. Mais surtout, malgré des efforts, je me suis surpris à passer beaucoup trop de temps pour taper de courts mails, et à faire constamment des erreurs, là où un clavier physique ou un écran non cliquable permet d'aller beaucoup plus vite. J'opterais donc personnellement pour un Bold ou le petit Curve plutôt que pour le Storm.

Un grand merci à BlackBerry et leur agence de communication qui ont rendu ce test possible, en espérant pouvoir vous présenter prochainement le reste de la gamme!

Jean-François - DigitLife

PS. Prochain article, on revient aux fondamentaux: la photo :)

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