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Fuji X-100T mode 28 mm à la place d’un Leica Q… Passion, mythe et raison

Fuji X-100T mode 28 mm à la place d’un Leica Q… Passion, mythe et raison

Le titre de l’article se pose plus dans une posture d’une réflexion que celle d’une provocation trollesque… même si l’idée d’être politiquement incorrect n’est pas pour me déplaire. La mise en relief du Fuji X-100T à côté d’un Leica Q n’a pas pour finalité de dénigrer tel produit pour faire l’éloge de l’autre… Bien au contraire, j’espère apporter quelques réflexions positives sur deux produits si différents et si proches à la fois… Au final, faire l’éloge de belle image.

Depuis l’époque excitante et aventurière de la photographie argentique jusqu’à l’arrivée du numérique, énormément de paramètres ont changé. Si les fondamentaux photographiques demeurent les mêmes, le numérique a permis au plus grand nombre de les utiliser en toute transparence.

Dans cet article, je souhaite lutter contre certaines idées reçues. Par exemple, une photo serait meilleure parce que prise avec un capteur plein format (plein format de quoi? et par rapport à quel format?) ou meilleure parce que le boitier serait un Leica! Des postulats fondés sur un arbitraire technique ou d’un pur mythe comme le Leica… Même, si a son époque, Leica a été une marque d’exception. Comme Contarex, Yashica, Rollei, Olympus, Contax, voire Fuji… et d’autres eurent aussi leurs heures de gloire.

Un beau boitier, une belle prise en main, une belle ergonomie, de belles proportions sont autant d’éléments qui influencent l’approche subjective et objective du résultat photographique. Si la qualité de fabrication d’un Fuji X-100T est satisfaisante, elle ne se compare pas à l’excellence d’un Leica Q. En revanche, il sera difficile de percevoir une réelle différence photographique entre ces deux boitiers… Ce n’est pas, peut-être, politiquement correct, mais c’est factuel !

Le Fuji X-100T demeure, malgré son convertisseur de 28mm, un boitier compact et discret… Cette discrétion rassure le sujet photographié et vous n’aurez pas cette impression amère d’avoir volé l’instant. Avec un gros boitier « professionnel », cette photo aurait été plus compliquée à réaliser et certainement moins naturelle.


Ce cliché pris au festival de la photo de La Gacilly 2016… Leica Q ou Fuji X-100T mode 28 ?

En couleur ou en noir et blanc, il est impossible de savoir avec quel boitier cette photographie a été prise. En revanche, le développement sous Capture One Pro 9 valorise l’image par un rendu unique… impossible ou très long à obtenir avec Lightroom.


Le reportage au 28mm

L’usage d’un objectif de 28mm réclame des qualités techniques et psychologiques sur le terrain. Sur le plan technique, la mesure de la lumière réclame une attention plus pointue et une connaissance des limites de la dynamique du capteur. La composition de l’image est plus complexe, le boitier doit être à la bonne hauteur du sujet pour ne pas le déformer. Sur le plan psychologique, c’est presque plus compliqué que la partie technique… Un 28mm a pour vocation de raconter une histoire et de faire ressentir une émotion qui est liée à la scène et à son environnement. On est plus proche du sujet et la présence d’un boitier est souvent ressentie comme une agression… Dans la photographie de rue, il est préférable, autant que faire se peut, de ne pas voler l’image (ce que les Anglo-saxons qualifient de « coward photography », la photographie de lâche!)… un sourire, un regard complice, une parole… éviteront quelques conflits.

Fuji X-100T.

Nous sommes au mois d’octobre 2016, je vais vous parler du Fuji X-100T en mode 28mm, sorti en 2014… qui sera, probablement, remplacé au début de l’année 2017 ? Le Fuji X-100T n’est pas l’un des meilleurs boitiers que j’ai tenus entre les mains, mais il appartient à ces boitiers atypiques qui marquent votre réflexion photographique. Le Fuji X-100T ( T pour « Troisième ». Third, en anglais) reprend les grands principes de la lignée des X-100. Un capteur APS-C de 16 Mpx qui s’est métamorphosé par le XTrans au passage du X100S. Une optique de 23mmF2 (35mm au format 24x 36). Un viseur optoélectronique: EVF (visée électronique) et OVF (visée optique). Un double obturateur mécanique et électronique. Une vitesse maximum au1/32000e. Une prise en main plutôt agréable; une ergonomie qui n’est pas exceptionnelle, mais suffisante pour être efficace en prise de vue. Un aspect extérieur rassurant qui reprend les codes esthétiques des boitiers Fuji des années 60… Et sans oublier, les deux convertisseurs optiques de 28 et 50mm, dont le mode 28mm est le propos de cet article.

Instants de vie saisies… Fuji X-100T 28mm ou Leica Q.


Leica Q…

J’ai utilisé plusieurs semaines un Leica Q, un boitier compact au format 24x36 monté d’une optique fixe de 28mm Summilux (F1.7). J’ai été conquis par la qualité presque parfaite du boitier, du plaisir de la visée (même électronique), de la douceur de la bague de mise au point, des photos incroyables que l’optique et le capteur étaient capables de produire. Bref, un boitier exceptionnel au tarif de 4200€. Une somme conséquente où il faut bien peser les aspects positifs et négatifs avant de s’engager avec un tel boitier équipé d’un 28mm qui réduit sensiblement le champ d’action photographique. Leica offre une optique de recadrage numérique à la prise de vue qui transforme le 28mm en 35 ou 50mm. Malheureusement, le fichier de sortie est un JPEG et au final, cette fonction s’apparente plus à un gadget. Il aurait été infiniment plus pertinent de faire une offre de convertisseur optique comme Fujifim avec son X-100T.

Une série de 28 photos prises avec le Leica Q. Le modèle de présérie que je disposais présentait une légère dérive colorimétrique. La prise en main du Leica Q, même je la trouve légèrement trop importante pour un « compact », est particulièrement agréable et unique. Sur le terrain, la reconnaissance de la fameuse pastille rouge Leica fait que vous êtes, dans certaines situations, mieux accepté à photographier.

Même si les photos prises sont différentes entre le Leica Q et le Fuji X-100T, il est presque impossible à percevoir la différence. Sauf, peut-être, pour les clichés pris à la pleine ouverture du Summilux F1.7.


Liens.

Ce que j’en pense… Fuji X-100T ou Leica Q!

Passion, mythe et raison

Petite précision sur les tarifs officiels. Le Fuji X-100T est à 1199€. Le Leica Q a débuté sa carrière commerciale à 3990€, mais Leica entretient volontairement une pénurie de son boitier. Le jeu de l’offre et de la demande fait que le Leica Q est grimpé à 4290€.

Si certains pensent que le Leica Q, en dehors de la question tarifaire, est le choix de prédilection, je ne serais pas, au conditionnel, de cet avis. Certes, je le répète, le Leica Q et le Fuji X-100T sont très différents, mais aussi, paradoxalement, très proches. Proches, par la philosophie photographique qui les animent et très différents sur la qualité de fabrication.

Deux boitiers qui offrent les mêmes possibilités optiques de 28, 35 et 50mm, mais de manière différente; une option matérielle pour le Fuji X-100T et numérique pour le Leica Q… La taille du capteur est une vraie fausse question avec des qualités et des défauts qui se croisent. Les arguments techniques ou photographiques comportent des éléments à charges et à décharges…

Leica Q ou Fuji X-100T mode 28mm ?

Les résultats photographiques sont d’un excellent niveau. Ils font jeu égal avec la grâce d’une lumière à l’anglaise . Les différences photographiques se creusent, en faveur du Leica Q, dans la gestion des hautes et basses lumières.

Dans la pratique, je préfère la simplicité des réglages du Leica Q et de l’usage de la pleine ouverture F1.7 du Summilux 28mm. Pour la photo de paysage, le Leica Q, grâce à son exceptionnelle optique, aura un net avantage sur le Fuji X-100T.

Sur le terrain, le logo Leica fait, parfois, sensation et le sujet se laisserait plus facilement photographier. Mais la taille et les proportions compactes du Fuji X-100T font qu’il est plus discret, même avec son extension optique de 28mm.

Le Leica Q n’est pas meilleur que le Fuji X-100T ou inversement. L’un n’est pas le boitier du riche et l’autre du pauvre. En revanche, les deux marques ont fait des erreurs de marketing, mais aussi des coups de génie. Leica a réussi, avec son Leica Q, à proposer un vrai boitier Leica pour un tarif plutôt abordable. Mais Leica a pêché sur son choix optique du 28mm. Car aussi génial que soit cette optique, elle vous limitera considérablement votre exploration photographique. Le Leica Q avec une optique de 35mm aurait été nettement plus judicieuse ou faire des compléments optiques comme avec le Fuji X-100T. L’option du recadrage numérique en 35 et 50mm, c’est nul!

Le Fuji X-100T n’a pas rougir face au Leica Q… mais en sachant que le X-100T, comme le Leica Q, est un marché de niche, il aurait été plus subtil, sur le plan marketing et stratégique d’offrir un boitier nettement plus haut de gamme sur la même base technologique. Des matériaux plus nobles avec une robustesse aux intempéries, une meilleure visée électronique, un meilleur écran arrière.

Pour conclure, la passion de la photographie est commune au Leica Q et Fuji X-100T; le Leica Q a pour lui le mythe et une relative intemporalité; quant à la raison, le Fuji X-100T s’assume avec beaucoup de conviction. Mais la vie est plus excitante quand elle respire la folie!

Paysage d'une plage au Cap-Ferret, au Leica Q
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Fuji X-Pro2… Une référence photographique. Le capteur n’est pas un plein format, et alors!

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