Après des mois d’attentes et d’un jeu « au chat et à la souris » sur Internet, le Nikon D200 arrive pour frapper très fort sur le terrain de la qualité.
Je n’ai pas encore reçu le boîtier, mais les caractéristiques techniques du Nikon D200 sont élogieuses : capteur de 10 millions de pixels, mesure matricielle du D2X… Il est proposé nu à moins de 2000 € ou en kit avec le prestigieux AF-S 2,8/17-55 mm pour 3.600 €, tiens le même tarif que le Canon EOS 5D, mais tout nu… Le marketing Nikon ferait-il dans l’humour ?
C’est officiel, Nikon lance son nouveau reflex numérique : le Nikon D200. Un boîtier qui se fait désirer puisqu’il faudra encore patienter jusqu’au mois de décembre avant de l'acquérir. Il n’est pas impossible que Nikon ait attendu un certain temps après le vent de panique provoqué par le Canon EOS 5D.
Il est bien délicat de porter un jugement sur un produit sans l’avoir testé ; néanmoins, à la lecture du dossier technique du Nikon D200 il est possible de se faire un premier point de vue sur ses technologies et des conséquences sur le résultat photographique que l’on peut en attendre.
Nikon D200 s’expose Pro.
- Le D200 succède à l’excellent D100, mais c’est là que s’arrête la comparaison. On peut juste constater que ce Nikon D200 est plus proche du Nikon D2X que du D100. Cela situe d’emblée le niveau de qualité de cet appareil.
- Le positionnement tarifaire est relativement agressif, moins de 2000 € le boîtier nu. Il attaque directement le Canon 20D, mais griffe au passage le Canon 5D.
- Le Nikon D200 s’adresse donc aux professionnelles, aux passionnés et aux experts de la photo.
- La première surprise vient du choix du capteur de 10 millions de pixels qui n’est pas un CMOS, comme sur le D2X, mais un CCD. Nous étions nombreux à penser que serait un CMOS de 10 millions de pixels comme celui du Sony R1. Mais les coûts de développement, sur la partie software, sont moindres avec le CCD et plus facile à produire.
- La sensibilité du D200 est de 100 ISO à 1600 ISO
- Le traitement pour la lecture l’image utilise, comme sur le D2X, quatre canaux séparés qui traitent plus rapidement les transferts des données.
- Le châssis du D200 est en fonderie de magnésium avec des protections antiruissellement.
- L’obturateur du D200 est prévu pour 100.000 déclenchements.
- Les 11 collimateurs du D200 (Multicam 1000) sont différents du D2X ; c’est une version simplifiée avec un système de commutation en fonction du sujet photographié.
- Mesure matricielle Phase II 3D.
- Écran ACL de 2.5 pouces pour 230.000 pixels avec une visibilité jusqu’à 170°.
- Flash intégré.
- Connectique pour GPS.
- Liaison USB 2.0.
Je rappelle que l’une des grandes valeurs ajoutées, toutes marques confondues, est la mesure matricielle Nikon. Les ingénieurs Nikon n’ont pas cherché à simplifier, ils ont purement et simplement repris la mesure matricielle du Nikon D2X (Matricielle Couleur Phase II 3D), sur un capteur RVB de 1005 pixels. La mesure faite est comparée à une base de données qui recense plus de 30.000 situations photographiques. Dans les situations difficiles (je n’ai pas écrit extrême), la mesure est régulièrement performante à condition de maîtriser les limites du capteur numérique et d’avoir estimé le décalage de l’exposition de l’appareil. Le Nikon D200 propose également la mesure spot et pondérée centrale.
Il est vivement conseillé d’acquérir, en option, Nikon Capture pour le traitement d’image. Il offre des fonctionnalités exclusives aux produits Nikon comme la technologie « Image Dust-Off » pour effacer les poussières des images…
En première conclusion en attendant le test.
- Il est à noter que le marché des reflex numériques est absolument impitoyable et sans pitié pour la marque qui se laisserait semer par ses concurrents… Il est bien révolu ce temps où l’on achetait un boîtier photographique pour 10 ou 15 ans ; désormais, ce marché en pleine explosion et mutation - une progression annuelle de plus de 200 % - est entré dans une logique marketing comparable à l’informatique. Un produit de consommation que le constructeur doit remplacer régulièrement pour mordre les parts de marché de ses concurrents.
- Le pic de vente d’un reflex numérique est atteint dans les trois mois qui suivent le lancement du produit. Après il y a un plateau puis une chute par l’apparition de nouveaux produits. On le remarque surtout parmi les produits « grands publics » : Nikon D50, Canon EOS 350, Olympus E-300, Pentax…
- Pour les produits experts et professionnels, les choses se déroulent différemment, car la masse vendue est moindre à cause de leur prix de vente plus élevé comparé aux boîtiers du grand public. En revanche, le haut de gamme exerce un pouvoir attractif et conforte la vente des boîtiers en entrée de gamme.
- Le boîtier Nikon D200 semble être un reflex numérique qui devrait aller à la rencontre du succès commercial. Ses qualités affichées et son tarif abordable devraient lui permettre d’être leader sur ce segment de marché durant de longs mois.
- Autre élément favorable pour Nikon, c’est la cohérence technique et commerciale de l’ensemble des produits professionnels ou amateurs… ce qui n’est pas le cas de son concurrent direct Canon.
- Le Nikon D200 arrive juste à point après le Canon EOS 5D et en principe disponible pour la deuxième quinzaine de décembre. Passé ce délai, on se rapproche de la PMA qui devrait être le lieu de nombreuses annonces de produits experts ou pros comme le successeur de l’Olympus E-1, du Canon 20D et la venue d'un boîtier professionnel chez Pentax…
- Même si le Nikon D200 s’apparente par certains aspects techniques au Nikon D2X il ne faudrait pas surtout en conclure que c’est presque le même boîtier. Le D2X est un boîtier tropicalisé, avec une autonomie bien plus importante et des options de réglages qui ne sont pas disponibles sur le Nikon D200. Vous ajoutez le mode « Ultra » du D2X et vous avez la justification de la différence tarifaire de ces deux boîtiers Nikon.
- Voilà ce qui peut être écrit, de manière saupoudrée, sur le Nikon D200 en attendant très impatiemment le test.
- Site Nikon France.
