L’annonce du Sony 9 est majeure pour la société nippone, elle inaugure une nouvelle étape technologique et stratégique dans le domaine photographique. Étape technologique, par l’introduction des dernières innovations et performances avancées… Étape marketing, par l’ambition de conquérir, dans ses rangs, le monde très fermé, quant à ses habitudes, de la photographie sportive et celle du reportage. Une projection audacieuse et réaliste si Sony sait offrir un service professionnel sans faille. Le nouveau navire amiral de Sony, le Sony 9, risquerait de devenir un cauchemar pour Nikon et Canon.

Le chemin du Sony A9.

L’histoire débute en 2013 avec l’introduction du premier modèle hybride, le Sony 7, au format de capteur 24x36, appelé aussi, et abusivement, capteur Plein Format ou full Frame. Décrié pour sa visée électronique et une autonomie anémique… mais plébiscité pour son ouverture aux optiques tierces, sa légèreté et son tarif digeste, le Sony 7 rencontre le succès auprès des photographes experts et de certains professionnels aux qualités du capteur, de sa dynamique et « accessoirement » pour l’allègement global du matériel. Dans la foulée, Sony sortira le A7S destiné plus spécifiquement au monde de la vidéo par un capteur exceptionnellement tolérant à la montée des ISO. Puis le Sony A7R pour une plus grande résolution. Dans cette logique viendront le A7SII, le A7MII et le A7RII avec plus de performance et la stabilisation du boitier en plus… La sortie du A9 inaugure une nouvelle gamme de boitiers chez Sony qui vise principalement le monde des photographes professionnels dont la performance absolue est le critère de référence.

Le Sony A9.

Si globalement, le Sony A9 ressemble à la série A7, de nombreuses différences ergonomiques, technologiques marquent la rupture et mettent en évidence l’arrivée d’une nouvelle gamme ultra qualitative.

Capteur de 24 MPx.
Capteur Exmor BSI et Stacked.
Capteur silencieux.
Viseur OLED de 3,69 Mpx équivalent au Leica Q mais inférieur au Leica SL.
Rafale à 20 i/s (mémoire tampon de 241 RAW ou 362 JPG).
Couverture AF sur 93% de la surface.
693 points AF avec 4D focus (AF prédictif).
Plage ISO de 100 à 51 200 ISO (étendu jusqu’à 204 800 ISO).
Stabilisation sur 5 axes pour un gain jusqu’à 5 IL.
Visée sans interruption visuelle dans le mode rafale.
Vidéo UHD mais pas de 4k à 60 i/s.
Changements ergonomiques sur le boitier.
Batterie totalement revisitée et optimisée (enfin).
Connectivité Ethernet.
2 emplacements pour les cartes mémoire au format SD. Emplacement 1 compatible UHS-I/II. Emplacement 2 compatible UHS-I.
Tarif: 5300€. Pour information Nikon D5: 6900€, Canon 1DXII: 6300€)

C’est le premier capteur 24x36 de Sony Exmor RS rétroéclairé (BSI ) et « Stacked ». C’est-à-dire que le capteur rétroéclairé (Back Side Illuminated) comporte des modules mémoires empilés (Stacked) qui vont accélérer le processus de traitement des images. Une technologie qui est apparue sur des capteurs plus petits avec les Sony RX100 IV et RX100 V

Le Sony A9 utilise un viseur électronique et un écran LCD. La dalle du viseur (OLED) offre une définition de 3,69 Mpx points avec une couverture de 100% et un grossissement de 0,78x. Le taux de rafraichissement est de 120 i/s avec une visée sans « voile noir ».

Vidéo de présentation du Sony A9

Ce que j’en pense…

Avant tout, je tiens à dire, du moins à l’écrire, le Sony A9 est un boitier purement photographique, il n’est pas, spécifiquement, dédié à la vidéo professionnelle, il ne permet de filmer en mode 4k à 60i/s. Pour cela, je pense qu’une A9S devrait sortir, comme nous pouvons imaginer un Sony A9R, pour le studio, mais à quelle tarification ?

Le Sony A9 comporte des caractéristiques de rêve particulièrement ambitieuses pour les deux domaines (sport et reportage) auxquels ce boitier se destine.

Le Sony A9 se confronte, avec de nombreux avantages, directement aux mastodontes de ce secteur que sont le Nikon D5 (6900€) et le Canon 1DXII (6300€). Le Sony A9 (5300€) fait la différence positive au regard du poids, des technologies proposées et du tarif. Quant à la visée électronique, équivalente au Leica Q, mais inférieure au Leica SL, chacun se fera son expérience. Pour ma part, j’aime mieux la visée électronique à ce niveau de performance (OLED de 3,69 Mpx) qu’une visée reflex, certes plus agréable, qui n’offre pas tous les contrôles photographiques acquis avec la visée électronique…

Si Sony veut être à la hauteur de ses ambitions avec le Sony A9… des ambitions qui visent implicitement le marché professionnel de la photographie sportive. Un domaine où Canon règne en maitre des lieux. Sony devra mettre en place un service professionnel au moins aussi performant que celui de Canon et de Nikon. Il faudra également que Sony soit à l’écoute de ses utilisateurs et fasse évoluer la vie de ses boitiers par des mises à jour régulières du firmware… ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Le Sony A9 est sans aucun doute un boitier de rêve pour les domaines auxquels il se destine… En revanche, le Sony A9 sera-t-il le cauchemar à venir de Canon et de Nikon… Peut-être, si Sony se décide à franchir le rêve pour une vraie volonté politique de service, et cela ne fais pas encore partie de l’entreprise nippone.

Les compléments d’information sur le site de Sony: Sony A9.