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Test: Canon EOS 450D

Il n'aura pas fallu une semaine pour se rendre compte des qualités de ce Canon EOS 450D. Après toute une série d'appareils experts ou pros assez lourds et sophistiqués (voir les tests des Canon 40D, Olympus E-3 ou Nikon D300), le passage à ce boîtier a été véritablement rafraîchissant.

Pour en savoir plus sur ses qualités et défauts, sautez le pas!

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Le boîtier à emporter partout

La première vraie bonne surprise est sur la balance: l'ensemble Canon EOS 450D et son zoom EF-S 18-55 IS USM (stabilisé) forme un duo très compact et véritablement léger. On est bien loin des 1.6 kg qu'atteignent souvent les réflex experts accompagnés d'un transstandard pro. Pour le débutant qui aurait déjà connu les bridges auparavant, le passage au réflex ne modifiera pas non plus ses habitudes. En un mot, c'est un boîtier que l'on peu véritablement avoir toujours sur soi, au fond du sac à dos (dans une pochette!), sans que son poids ne devienne une corvée.

Pour y parvenir, Canon a poursuivi ses efforts de miniaturisation. Le châssis reste en acier, tandis que la coque externe est en matériau plastique. Celui-ci fait bonne impression, aucun jeu ou craquement ne fait penser qu'il est fragile. Contrairement à son grand frère 40D, ou bien encore à Pentax qui a ouvert la voie, le 450D ne bénéficie d'aucune protection tout temps. Fidèle à son habitude, Canon n'introduit que graduellement des nouveautés!

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Une association que vous ne croiserez pas tous les jours: Canon EOS 450D + optique fixe Canon 85 L f1.2. L'optique seule coûte trois fois le prix du boîtier! Une image juste pour l'anecdote...

La taille lilliputienne du boîtier s'accompagne de plusieurs effets collatéraux. Contrairement aux boîtiers experts qui ont maintenu une certaine cohérence, le nouveau 450D change de format de batterie par rapport au 400D. Celle-ci offre cependant une meilleure autonomie, on ne s'en plaindra donc pas. De même, le format de carte mémoire passe à la SD Card, contre des Compact Flash auparavant. Vu le faible prix des cartes à l'heure actuelle, même ceux qui seraient déjà équipés en Compact Flash pourront changer leur stock à moindre frais. Cependant, on notera qu'Olympus parvient à conserver la Compact Flash dans un boîtier tout aussi compact.

Enfin, la poignée est assez petite. Ceux qui ont de grandes mains ou utilisent intensément leur boîtier devront peut-être regarder du côté du 40D, ou bien envisager l'achat du grip optionnel. Rien de catastrophique cependant, et j'ai apprécié le revêtement en caoutchouc granité de bonne facture, sur la poignée comme à l'arrière (on ne peut apparemment pas en dire autant du nouveau 1000D!).

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Les touches arrières ont été réorganisées pour faire place à l'immense écran 3" qu'il partage avec le 40D et le 1D MkIII. La lisibilité angulaire est excellente, et la définition aussi bonne que la concurrence à ce niveau de prix. Parfait! On prend vite goût à ce grand écran, bien pratique pour voir les photos... et effectuer les réglages, puisque l'appareil ne dispose pas d'un second écran LCD. L'interface développée par Canon est attractive et rapidement mise en oeuvre. Les fonctions photo fondamentales disposent chacune de touches dédiées (dont une très pratique touche ISO, mais aussi le réglage de la cadence, du type d'autofocus, de la mesure de lumière etc...). Globalement, les touches sont bien disposées, et accessibles sans lever l'oeil du viseur. Elles sont cependant un peu dures et manquent de course: le toucher est loin d'être "soyeux", mais là encore, elles font ce qu'on leur demande!

Tout serait parfait si Canon ajoutait une aide en ligne qui guiderait les débutants. Il faut dire, ce réflex a tout des fonctions d'un appareil semi-pro. La mesure spot y a fait son apparition, et les nombreuses fonctions personnalisées permettent de le calibrer selon ses besoins. A ce sujet, certaines sont assez complexes à maîtriser, comme la compensation automatique des contrastes ou bien le mode priorité haute-lumière, qui évite de griller les images. Il faudra, tout comme avec les styles d'image, du temps à l'utilisateur pour en tirer le meilleur et comprendre dans quel cas les activer ou non.

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Lorsque vous posez l'oeil dans le viseur, un capteur situé juste en dessous éteint automatiquement l'écran LCD arrière. C'est pratique, mais si vous laissez l'appareil pendre autour du coup, pensez à l'éteindre sinon l'écran va passer son temps à s'allumer et s'éteindre dès qu'il passe à proximité de votre t-shirt. On peut bien entendu débrayer le capteur, et la mise sous tension de l'appareil étant instantanée, n'hésitez pas à l'éteindre si besoin, vous ne perdrez pas vraiment de temps ensuite.

Pour finir le tour du propriétaire, l'appareil dispose d'une classique molette de modes sur le dessus, permettant de passer de programmes tout automatisés à des programmes plus experts (priorité vitesse, priorité ouverture, manuel, etc.). Comme la plupart des appareils du créneau, le 450D dispose d'une unique molette située près du viseur pour modifier les paramètres sélectionnés. Il faudra donc passer par des combinaisons de touches pour corriger l'exposition par exemple, alors que cela peut se faire directement avec la seconde roue sur un 40D.

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Un petit nerveux

Le viseur a évolué dans le bon sens: plus grand que sur le 400D, il est d'autant plus confortable. Les 3 paramètres essentiels que sont la vitesse, l'ouverture, et, nouveauté, la sensibilité, sont en permanence affichés. Parfait! On aperçoit également immédiatement les 9 collimateurs de l'autofocus, vraisemblablement hérité des Canon 30D/5D (leurs caractéristiques sont étonnamment proches). Celui-ci est extrêmement réactif avec l'optique du kit, c'est là un très bon point. Le collimateur retenu pour faire le point s'affiche brièvement en rouge, et un indicateur dans le bas du viseur confirme que le point est fait.

La visée par l'écran LiveView, très à la mode, évolue ici aussi pour proposer 2 modes de mise au point: par le classique capteur autofocus, ce qui provoque une perte brève de l'image, ou bien par détection de contraste, comme le font les compacts numériques. On ne peut pas encore parler de mise au point rapide, et l'on préférera autant que possible la visée "classique", mais sur un trépied, l'ensemble est agréable à utiliser.

Lors du test, je suis resté en JPeg, dans sa meilleure qualité, la faute à Aperture qui ne supportait pas les Raw du 450D (cela a été corrigé juste après avoir rendu l'appareil!). Ce type d'usage doit correspondre à la majorité des utilisateurs du boîtier, et les images postées ici n'ont fait l'objet d'aucun post-traitement. Je ne sais pas si la combinaison de réglages que j'utilisais avait une influence, mais j'ai trouvé la rafale particulièrement limitée: l'appareil peinait à dépasser les 2-3 vues consécutives! Quand bien même ma carte SD était lente, le buffer de l'appareil aurait dû encaisser les vues. Les sportifs iront directement voir le 40D qui est l'un des meilleurs du marché à son niveau de prix: les rafales montent à 6.5 images / seconde, et associé à une carte Compact-Flash haut de gamme et un télézoom pro, vous êtes paré pour les événements sportifs les plus exigeants.

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Fidèle à la tradition Canon / Nikon, les boîtiers pro et semi pro délivrent des images assez neutre, nécessitant souvent un retraitement, alors que les boîtiers "amateur" donnent des clichés plus contrastés, plus saturés, plus accentués par défaut. Cela a l'avantage de livrer des images prêtes à l'emploi, flatteuses, mais qui en revanche se laissent moins manipuler, car leur rendu a déjà été poussé. Le 450D n'échappe pas à la règle, au point de produire quelques couleurs fluo de temps en temps! A mesure que vous progresserez, vous pourrez donc mieux choisir les styles d'image voire passer en Raw pour revenir à un rendu plus neutre. Attention aux tons chairs qui, sur certaines photos, ressortent un peu trop rouges. Pour le reste, les images délivrées sont excellentes, et confirment le savoir faire de Canon.

Si l'on veut vraiment être tatillon, on se rend compte que la dynamique du capteur reste un peu limitée. Eh oui, les chiffres marketing (12 MPixels, traitement sur 14 bits, processeur Digic III) ne disent pas tout, et le 40D ou les modèles au-dessus restent meilleurs, certainement grâce à leur densité de pixels plus raisonnable. Les modes Priorité haute lumières ou Contraste auto ne corrigent pas tout, et ne conviendront pas à toutes les situations.

Le passage de 10 à 12 MPixels reste avant tout marketing. Depuis le 350D en effet, le capteur du réflex entrée de gamme de Canon a plus de pixels que le modèle expert, et chaque génération se doit d'en offrir plus. Pourtant, qui imprime régulièrement des tirages géants 50x75 cm? En dessous du format A3, toute différence avec le 400D sera imperceptible, et l'on se consolera en disant que cela permet de mieux recadrer ses photos. Pour rappel cependant, depuis les capteurs 6-8 MPixels, on arrive à faire de très beaux agrandissements si l'on soigne le traitement...

Vu le tarif de l'appareil et l'arrivée du 1000D, j'aurais aimé que l'appareil monte à 3200 ISO, d'autant que la montée en sensibilité est très bien gérée, et que l'optique de base n'est pas très ouverte. Heureusement, le flash intégré permettra de rester le plus souvent en-dessous de 800 ISO. Ses réglages m'ont une fois de plus agréablement surpris, puisque l'on peut choisir une synchronisation second rideau (faites des essais, personnellement je préfère), la correction d'exposition du flash, ou encore passer en synchro lente pour avoir un arrière plan bien lumineux sur les photos. Avec un peu de maîtrise, il est donc possible d'obtenir de belles photos nocturnes qui n'auront pas l'effet "fromage blanc" des flash mal dosés sur les compacts!

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Quelques images faites avec le 450D et son optique EF-S 18-55 IS USM.
Cliquez sur les photos pour les afficher en pleine résolution
Aucune retouche ou correction, fichiers JPeg délivrés par l'appareil en mode image Standard.

Quelles optiques pour accompagner le 450D?

Contrairement à ce que l'on peut lire souvent, le zoom Canon EF-S 18-55 IS, troisième version en réalité, et désormais doté du stabilisateur, délivre des images de très bonne tenue. On n'est évidemment pas au niveau d'un série L, mais le prix n'est absolument pas le même non plus! La motorisation ultrasonique (USM) permet une mise au point rapide et silencieuse, un vrai avantage sur des marques comme Sony ou Pentax qui commencent à peine à en équiper leurs appareils. La stabilisation est en revanche essentiellement une réponse aux marques concurrentes dotés de capteurs stabilisés. Canon se devait d'intégrer le mot "stabilisation" sur sa fiche technique, mais étant à des focales raisonnables et sur une optique assez fermée, ce n'est pas là qu'on en profite le plus. Une optique plus ouverte comme le 17-55 f2.8 IS de la marque permet de jouer avec les poses lentes en utilisant le stabilisateur, tandis que les télézooms bénéficient grandement de cette technologie dès que la lumière baisse.

A 100 Euros d'écart entre le 450D nu et le 450D accompagné de son 18-55 IS, on aura donc tout intérêt à prendre le kit.

Pour continuer sur la lancée du réflex léger, il manque réellement chez Canon un zoom de voyage, de type 17-200 mm, qui couvrirait toutes les situations sans avoir à changer d'optique. Nikon a un très beau modèle à son catalogue, ce qui fait d'autant plus regretter son absence chez les rouges. On pourra regarder du côté de Sigma qui propose un 18-200 DC OS (stabilisé), mais dépourvu de la motorisation USM.

(Vraiment) plus haut de gamme, on pourra envisager un double zoom 17-55 f2.8 complété par un télézoom de type 70-200 f4 L. La motorisation USM de ces optiques apporte un mode dit "FTM" (Full Time Manual) dont ne dispose pas le 18-55: on peut manuellement corriger la mise au point sans désactiver préalablement l'autofocus. De même, la lentille frontale ne tourne pas pendant la mise au point, contrairement au 18-55, ce qui est très important pour qui utilise des filtres polarisants. Mais là encore, on entre dans des usages bien avancés qui n'intéresseront pas la plupart des photographes amateurs.

Les adeptes de portraits pourront prendre une focale fixe 50 mm, dont les prix débutent à 100 Euros chez Canon (modèle 50 mm f1.8) et qui permettra de générer des fonds flous bien plus agréables que l'optique de base.

J'oublie dans le lot le classique Canon EF-S 17-85 mm IS, à étudier s'il est proposé à bon prix.

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Ce que j'en pense

Le Canon EOS 450D est indéniablement un excellent appareil, la question ne se pose même pas (mis à part cette question de rafale limitée). Dans un gabarit compact, léger, il offre globalement des performances auxquelles même les pro n'avaient pas droit il y a encore une ou deux générations de réflex.

Face à la concurrence, il ne démérite pas non plus. Supérieur au D60 de Nikon par exemple, il offre un bien meilleur autofocus (9 points contre 3), une résolution plus élevée, et quelques fonctions expertes. Pour être honnête, les derniers Sony Alpha 200, 300 et 350 ne m'enthousiasment pas non plus, mettant trop l'accent sur des fonctions "gadget" au détriment des pures fonctions photo. En revanche, Pentax propose une alternative crédible sous la forme du K200, bien que ce dernier soit plus gros. N'oublions pas enfin Olympus et son nouveau E-520, lui aussi "pénalisé" (le mot est quand même fort) par son autofocus simpliste, mais par ailleurs très complet.

Le véritable défi de Canon réside plutôt au sein de sa gamme. A son tarif actuel, le 450D est assez cher, et finalement pas si éloigné de son grand frère le 40D (quelques centaines d'Euros quand même!). Sur le bas des prix, Canon était attaqué jusqu'à récemment, et avait laissé l'excellent 400D finir sa carrière à prix réduit. Le tout nouveau 1000D vient prendre la relève, sorte de mélange simplifié entre le 400D et le 450D.

Dans ces conditions, qui doit acheter le 450D? Celui qui possède déjà un réflex Canon type 300D ou 350D, voire un argentique, gagnera à en changer pour le 450D. Cependant, si vous êtes déjà familier avec les principes de la photo et possédez un bon parc optique (pas des objectifs anciens ou d'entrée de gamme), tant qu'à vous faire plaisir, optez pour le 40D qui en offre plus sur presque tous les points: meilleure construction, meilleure prise en main (due au boîtier plus gros!), meilleur autofocus, rafales de haut niveau, capteur encore plus sensible etc...

En revanche, si votre parc optique n'est pas encore étoffé, ou si votre budget le permet, préférez sans hésiter ce 450D au 1000D: il offrira une très grande latitude pour progresser, et ses images très qualitatives ne manqueront pas de vous séduire. Dès que son prix aura un peu baissé (cela a déjà commencé), ce réflex sera presque un OVNI dans le paysage des réflex à moins de 800 Euros: des performances poussées accessibles au plus grand nombre. Essayez-le!

Jean-François Vincent - DigitLife

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