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Test: Olympus E-3, précisions complémentaires

testE3_4.jpg Suites aux commentaires, cet article aborde quelques détails complémentaires sur l'Olympus E-3.

Au chapitre des petits plus, le viseur possède, à l'instar des boîtiers haut de gamme 1D de Canon et D2/D3 de Nikon, d'un cache occulaire intégré. Concrètement, si vous relevez le miroir (pour le mode Live View ou pour une pose longue), de la lumière peut s'infiltrer par le viseur et parasiter l'image. Sur les boîtiers usuels, un petit cache en caoutchouc est souvent fixé à la courroie, et doit être posé sur le viseur après avoir ôté l'oeilleton. Pas très pratique! Ici, un volet intégré permet en une fraction de seconde d'occulter le viseur. C'est à ce genre de petits détails que l'on reconnaît la gamme du boîtier!

La balance des blancs est globalement très précise. Le E-3 est le dernier réflex, à ma connaissance, à utiliser un capteur externe pour affiner la balance des blancs, Nikon l'ayant abandonné sur son D3. Au niveau de la poignée, une petite fenêtre blanche analyse donc la dominante de la lumière reçue, ce qui permet au boitier de calculer l'écart par rapport à un blanc pur. Le système est efficace, et s'il reste des dominantes un peu jaunes sous éclairages tungsten (ampoules classiques), c'est bien souvent parce que c'est le cas dans la réalité!

Puisqu'un exemple vaut mieux que de longs discours, voici le rendu du E-3 face au Canon 5D, en balance des blancs automatiques, dans un intérieur très sombre:

books_e3_1.jpg
Image capturée par le E-3, 50 mm f4, 800 ISO, format DNG converti sous Aperture 2 sans retouche
books_5d.jpg
Image capturée par le Canon 5D, 50 mm f4, 800 ISO, format RAW converti sous Aperture 2 sans retouche

Ces deux photos, prises à 50 mm et à une ouverture identique de f4, appellent plusieurs observations. La première est une évidence, le format 4/3 de l'Olympus conduit à un cadrage plus en hauteur. A ouverture identique, le capteur beaucoup plus grand du Canon EOS 5D procure une zone de flou beaucoup plus perceptible (le point a été fait, pour les 2 photos, sur le livre jaune du centre). Enfin, la balance des blancs de l'Olympus est un peu meilleure que celle du Canon, les bouquins à tranche blanche étant mieux restitués.

Edit: Autre phénomène visible ici en comparaison du 5D, l'Olympus a tendance à légèrement sous-exposer les prises de vue. Peut-être pour garder un maximum de matière dans les hautes lumières, qui saturent assez vite sinon? D'une marque à l'autre et d'une génération de boîtier à l'autre, les réglages sont différents sur ce critère.

Pour mieux apprécier la montée du bruit, j'ai ensuite photographié cette même scène, toujours à 50 mm et f4, aux différentes sensibilités proposées par les boîtiers. Les deux appareils étaient réglés en RAW, les images ont été exportées en TIFF 16 bit sans traitement depuis Aperture 2, et compilées sous Photoshop:

books_iso.jpg

Là encore, plusieurs détails intéressants. Le choix d'une ouverture à f4 a conduit à des temps de pose assez longs aux faibles sensibilités. Du coup, sur le Canon 5D, les photos à 100 et 200 ISO sont floues. L'Olympus, malgré des résultats moyens à ces mêmes sensibilités, produit des photos plus nettes à partir de 400 ISO grâce à son stabilisateur.

Jusqu'à 800 ISO, le bruit est peu perceptible sur les images produites par le E-3. La sensibilité de 1600 ISO reste utilisable, tandis que les 3200 ISO doivent clairement être utilisés en dernier recours, d'autant qu'un phénomène de "banding" (franges colorées) apparaît alors sur les applats sombres. Le Canon 5D, champion des hautes sensibilité, reprend ici l'avantage, avec au moins 1 IL de mieux à partir de 800 ISO. Le mode 3200 ISO est ainsi plus propre que les 1600 ISO du E-3: c'est la rançon d'un (trop?) petit capteur.

En conditions réelles, on peut s'aventurer sans trop de problèmes jusqu'à 1000-1600 ISO, ce qui, combiné au stabilisateur, permet de faire des photos de nuit assez simplement. Voici deux exemples pris à Notre Dame:

X0181672.jpg
1600 ISO, format RAW converti sous Aperture 2 sans retouche
Cliquez pour avoir la version haute résolution

X0181677.jpg

1600 ISO, format RAW converti sous Aperture 2 sans retouche
Cliquez pour avoir la version haute résolution

A noter que dans les conditions très sombres, l'AF, malgré ses capteurs en croix, peine à faire le point. Pour le reste, dès que les conditions lumineuses sont meilleures, il est très véloce, du niveau du 5D avec une optique USM.

Si vous voyez d'autres détails à rajouter, faites-m'en part dans les commentaires, j'essaierai dans la mesure du possible d'y répondre.

Jean-François Vincent (www.club104.net)

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